Pas besoin d’être noir ou arabe pour être confronté au « racisme » bancaire tous azimuts : tous ceux qui n’entrent pas dans la norme sociale n’ont aucune chance d’accéder à un crédit personnel ou à un prêt professionnel.
La banque française est par nature farouche, non prêteuse – comme la fourmi – sauf si l’on présente toutes les garanties bourgeoises. Chez nous, c’est le nom et la pierre qui comptent.
Un créateur d’entreprise ne touchera pas un centime d’une banque française, même si son idée est bonne. En France, on ne parie pas sur l’activité, on parie sur la norme, et la politique du moindre risque. En cela les États-Unis nous sont supérieurs. Leur culture du risque donne sa chance à n’importe quel petit entrepreneur, du moment qu’il peut produire de la richesse.
Qu’on songe seulement que Night Shyamalan, un inconnu né en Inde puis naturalisé américain, a pu réaliser, alors qu’il avait foiré ses premiers films, son coup de maître Le Sixième sens avec Bruce Willis.
Imaginez comment lui et son scénario auraient été reçus au CNC et chez les producteurs « français », avec sa tête de métèque et son idée anxiogène d’un enfant confronté à la Mort...
Alors un entrepreneur E&R, de couleur ou pas, qui vient demander 20 000 euros à LCL pour lancer une affaire pourtant basée sur une bonne idée avec une étude de marché sérieuse...
Le secteur bancaire traite-t-il de façon équivalente les clients selon leur origine ? Autrement dit, a-t-on le même accès au crédit si l’on porte un nom à consonance maghrébine, si l’on est d’origine subsaharienne ou si l’on est une femme ? Un testing, le premier en France, sur la question de la discrimination dans l’accès au prêt immobilier ou à la création d’entreprise révèle que ces trois catégories de population sont clairement défavorisées dans l’accès au crédit.
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« La discrimination commence dès la demande de rendez-vous », révèle Éric Cediey, directeur de l’ISM Corum. « L’homme supposé sans origine migratoire bénéficie d’un entretien sans qu’on lui demande de pièce d’identité, alors que l’homme d’origine subsaharienne s’est vu refuser l’entretien à défaut de pièce d’identité dans cinq agences. »
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La discrimination s’accentue davantage lorsqu’il s’agit de négocier le prêt. « Le client supposé sans origine migratoire s’est vu proposer un prêt au taux de 2,20 % sur une durée de 20 à 25 ans, alors que le client supposé d’origine subsaharienne a obtenu un taux de 2,8 % sur une période de 25 à 28 ans, mais pas sur 20 ans », explique Éric Cediey.
Pour la création d’entreprise, les différences de traitement sont plus criantes encore. « Le créateur d’entreprise supposé d’origine maghrébine n’a jamais reçu de simulation de prêt, alors que le créateur supposé sans origine migratoire a accédé à ces informations dans la quasi-totalité des agences bancaires testées », révèle le directeur de l’étude. La femme créatrice d’entreprise a, elle, reçu moins de simulations de prêt que son collègue masculin.
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En attendant, les banques passées au banc d’essai se sont déclarées « surprises » par les résultats qui leur ont été communiqués, tout en reconnaissant que « le sujet n’avait effectivement pas été travaillé en interne ».
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