Balancer des cocktails molotov sur des policiers, détruire les commerces du centre d’une grande ville, appeler au meurtre des « flics » ou des CRS, s’installer sur les places ou dans les gymnases quand on est clandestin, tout cela n’engendre qu’un petit avertissement de la justice. À peine un froncement de sourcil de l’autorité.
Mais quand on prélève quelques aliments périmés d’une poubelle d’un grand magasin, alors là, c’est la guerre. La guerre aux pauvres, car nous sommes en pays capitaliste avancé : les biens y sont mieux protégés que les personnes.
Un braqueur de banque, on le rappelle, prend plus d’années de prison qu’un pédophile qui a violé un enfant. On peut toucher aux enfants – suivez notre regard en ce vendredi saint – mais pas à une banque.
Le message est clair ?
Le tribunal correctionnel de Rouen va examiner, ce jeudi 7 septembre, le dossier d’un homme de 29 ans, auteur avec 3 autres personnes, d’un vol de nourritures périmées dans une poubelle située dans l’enceinte du dépôt Métro, à Sotteville-lès-Rouen. Les faits datent du 21 décembre 2016.
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Les policiers avaient interpellé les 4 hommes en possession de 15 sacs contenant des denrées invendues et périmées de quelques jours. Voire quelques semaines. À l’intérieur : des produits de la mer, des conserves, des fruits et des légumes. Des faits pour lesquels l’enseigne Métro avait porté plainte.
Il refuse le prélévement ADN
Placées en garde à vues, 3 des 4 personnes ont été relâchées après un rappel à la loi. La 4ème personne, un rouennais en situation de précarité, a refusé un prélèvement ADN à l’issue de sa garde à vue. Il a considéré qu’il était dans son droit en volant cette nourriture périmée. L’avocate de la défense dénonce le caractère scandaleux de cette poursuite.