À 7’49, Rokhaya Diallo, après la lecture d’une page du livre d’Assa Traoré, la sœur d’Adama, le délinquant notoire qui a été « asphyxié » par la police selon les propres mots de la militante communautariste noire, reprend le micro et lance le thème de la conférence :
« Alors nous allons parler aujourd’hui, ce soir, des identités féminines afropéennes et des violences publiques auxquelles elles sont exposées, donc la violence la plus évidente dont on vient de parler c’est la violence policière que subissent également les femmes noires même si l’immense majorité des personnes qui sont exposées aux violences policières et aux meurtres policiers sont des hommes, mais nous n’allons pas circonscrire la discussion de ce soir uniquement aux violences policières, nous pouvons justement explorer la pluralité des violences auxquelles sont exposées les femmes afrodescendantes, afropéennes lorsqu’elles sont dans la sphère publique tout simplement. »
Chère Rokhaya, pardon, madame Diallo – la familiarité peut être interprétée comme du paternalisme raciste à la Hergé période Tintin au Congo, celle des sombres années 30 –, la violence de la société s’exerce contre tout le monde, et plus on est au bas de l’échelle sociale, plus on la ressent, qu’on soit noir ou blanc. C’est comme la pression de l’air ou la pression au fond de l’océan.
« Tous les 10 mètres de profondeur, la pression de l’eau augmente d’une atmosphère (1 atm ≈ 1 bar ), c’est-à-dire d’autant que la pression exercée par une colonne d’air sur la surface de l’océan. Dans la mer profonde, la gamme de pression est de 20 à 1 000 atm. » (Wikipédia)
Revenons à l’introduction de madame Diallo : où sont les « violences publiques » que subissent les femmes noires en France, si ce n’est celles de leurs conjoints ?
Ce n’est pas qu’on africanise ou blanchisse le débat, mais on ne voit pas en quoi les femmes noires sont violentées dans l’espace public en France. Peut-être à La Poste, quand il y a trop d’attente et que les clients sont nerveux. Mais alors, c’est l’agent de la fonction publique qui est visé, pas sa couleur de peau.
Nos recherches ne donnent pas de statistiques de violences contre les femmes noires ou afropeéennes qui seraient de la sorte plus discriminées que les autres. On n’a pas souvenir de femme noire lynchée dans la rue par des Blancs, ou de femme noire dépouillée parce que noire, ou abattue parce que noire, a fortiori par la police (qui soit dit en passant est multicolore en France).
Dès lors, toute la démonstration de madame Diallo est bancale. Elle réside sur du sable, autant dire des jugements de valeur communautaires. Et là, tout est permis. Une interpellation qui tourne mal par des forces de l’ordre sur un délinquant – qui ne doit évidemment pas être étranglé jusqu’à ce que mort s’ensuive pour cela – devient un « meurtre », et toute la peine de sa sœur se transforme en vengeance personnelle puis communautaire contre la police en particulier, et les Blancs en général.
Car on l’a bien compris, il s’agirait d’un meurtre raciste, et non pas d’un accident lors d’une interpellation violente. Naturellement, il ne nous viendrait pas à l’idée d’opposer à madame Diallo les meurtres quotidiens de Blancs, de Français ou de non-Noirs par les racailles qui sévissent en France. Les cas sont connus, listés, les statistiques existent mais elles ne font pas l’objet de la même émotion : le peuple français, décrété raciste par les médias et les lobbies depuis 35 ans, semble globalement accepter cette injustice flagrante qui vire à l’inversion accusatoire.
Or, madame Diallo, qui accuse directement les forces de police et à travers elles le peuple français de racisme, devrait aller faire un tour aux États-Unis, le pays raciste et communautariste qui l’a invitée et financée lors de tournées de « représentants » des banlieues qui intéressent bigrement les services américains depuis le 11 septembre 2001. La CIA mesure en permanence l’anti-américanisme montant qui pourrait générer du terrorisme ou des conflits, et particulièrement en France, ce terreau fertile de la contestation de l’Oncle Sam.
L’antiracisme n’est qu’un instrument dans les mains du pouvoir profond – celui de la communauté dominante – destiné à briser la communauté nationale en sous-communautés raciales antagonistes plus faciles à manipuler et à dominer (relire Lucien Cerise et les conflits triangulés, la gouvernance par le chaos et le contrôle social). L’antiracisme est une stratégie vouée à soumettre la France au dogme américano-sioniste qui prône une société de classes colorées établies sur les origines ou les ethnies considérées comme supérieures ou inférieures (on connaît le podium). On le voit aux États-Unis, on le voit en Israël, deux pays extrêmement violents à ce sujet.
Ne pas voir ça est soit le signe d’une ignorance dangereuse, soit le signe d’un aveuglement complice.
La conférence des « Créatives » date de 2017, mais le malentendu est toujours d’actualité :