Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Qu’est-ce que le satanisme ? – Partie 2 : réponse aux objections

À la suite de notre article « Qu’est-ce que le satanisme », quelques objections nous ont surpris. Il semblerait que notre article (et le sujet du satanisme de manière général) suscite une certaine agitation au sein de la « dissidence ». C’est pourquoi nous pensons qu’il est utile de dire pourquoi nous avons abordé le sujet. Nous définirons aussi ce qu’est un « démon », car nous avons remarqué que certaines personnes ne savent pas ce que c’est.

 

Premièrement, les personnes qui parlent de « satanisme » ne savent pas de quoi elles parlent car, comme nous l’avions dit, le satanisme n’est pas un sujet qu’on aborde « rationnellement », en cherchant des « preuves scientifiques » ou de la « documentation ». (Nous n’entendons pas par là que la documentation n’a pas son importance.) C’est bien beau de parler de « satanisme », mais s’est-on déjà posé la question de savoir comment on « prouvait » l’existence du « Satan » ? Ce qui est quelque peu risible chez ceux qui abordent la question du satanisme, c’est que même les catholiques (ou, du moins, les sympathisant du catholicisme) éprouvent du mal à se départir d’un raisonnement quelque peu mondain. Croit-on sérieusement qu’on « prouve » l’existence d’un démon comme on prouve l’existence des atomes ?

Deuxièmement, quoiqu’il soit tout à fait vrai de dire que certaines personnes sont obnubilées par la question du « satanisme », et ce à tel point qu’ils omettent d’étudier sérieusement d’autres domaines non sans intérêt (comme le sionisme ou l’origine des LGBT), il n’empêche que ce n’est pas pour autant que le sujet ne mérite pas d’être étudié ou, au moins, considéré (et on notera que, en réalité, l’étude du satanisme permettrait d’approfondir ces mêmes sujets – voir MK-Ultra). Mais comment étudier quelque chose qui ne se comprend pas à travers les méthodes conventionnelles, ces mêmes méthodes tant aimées – manifestement – par nos contradicteurs. Il y en a même un qui nous a dit que, pour lui, le satanisme n’était qu’une « idée » à laquelle on choisissait de « croire » ou non. Or le « Satan » et les « démons » ne sont pas des « idées », mais des énergies ou, si on veut, des forces ; et on notera qu’il existe des personnes qui voient ces forces, et qui ne peuvent donc être désignées comme de simples « croyants ». D’ailleurs, et toujours à propos des démons, un commentateur a tenté de nous expliqué que « "Satan", un "démon" ne sont pas des "énergies", mais des personnes ou "anges déchus" ». C’est bien la première fois que nous entendons dire que les démons sont autre chose que des « démons », ou qu’il s’agirait de « personnes » ; on se demande bien si ces « personnes » possèdent une âme, s’ils sont sur terre et, si c’est le cas, où ils peuvent bien habiter...

Sur la nature des démons, il nous paraît utile d’apporter quelques précisions, d’autant plus que ce dont il s’agit figure dans l’enseignement catholique le plus orthodoxe. Quoique cela puisse sembler étrange à nos lecteurs, les démons (en théologie catholique) sont liés à ces états psychologiques qu’on appelle les « émotions ». On rappellera les sept vices capitaux (ou principaux) rapportés par saint Thomas d’Aquin :

L’orgueil : Lucifer
L’avarice : Mammon
La luxure : Asmodée
L’envie : Léviathan
La gourmandise : Belzébuth
La colère : Sata
La paresse : Belphégor

Lorsque l’orgueil pénètre l’âme d’un personne, en succombant à cette émotion, il nourrit le démon correspondant (ici, Lucifer), c’est-à-dire qu’il sert de support à l’activité du démon. Si on veut maintenant se représenter cette énergie émotionnelle (ici, l’orgueil) comme un serpent, comme dans la Bible (c’est une des manières de lire le mot hébreux nahash), un reptile (ce qui revient au même) ou un « reptilien », pourquoi pas, mais de là à parler d’extra-terrestre... (Nous évoquons ces choses car un commentateur n’a pas compris pourquoi nous parlions de « reptiliens » dans l’article précédent, et quel rapport il y avait avec le satanisme et Lucifer.)

En réalité, les démons ne sont ni plus ni moins que des prolongements de la personnalité humaine. Ils ne sont pas seulement dans l’homme, mais aussi à l’extérieur de l’homme, puisque la personnalité humaine se prolonge au-delà du corps humain. Nous participons à des mondes, ou à des domaines de l’« existence universelle » dans laquelle figure le « monde matériel », qui n’est qu’une partie – la plus limitée – de cette existence universelle. Mais au-delà du « monde matériel » (que nous appelons ainsi par commodité), il y a ce que les occultistes appelaient le « monde du désir » (Saint Augustin disait que les démons occupait le domaine de l’air, par quoi il faut entendre le domaine intermédiaire [entre le spirituel et le matériel], qui n’est autre que le domaine psychique), et c’est précisément « ici », dans le « monde du désir », que se trouvent les démons. (Nous mettons « ici » entre guillemets car, à ce niveau, les lois spatiales ne sont pas les mêmes que celles du « monde matériel », puisque la substance [ou le corps, si on peut parler de « corps »] des démons n’est pas comme le nôtre ; ils ne possèdent donc pas les mêmes limitations.) Afin de comprendre ce qu’est le « monde du désir », il faut comprendre ce qu’est un désir : lorsqu’une émotion apparaît en nous, apparaît alors un désir. La sensation de la faim génère un sentiment de mal-être et, en même temps, le désir de manger. (Sentiment et émotion sont synonymes.) Le désir est donc l’effet de l’émotion : c’est l’émotion orientant la volonté (le mot émotion sous-entend l’idée de mouvement vers). C’est précisément ce que font les démons : ils orientent la volonté humaine. Ainsi, chaque émotion est lié à un désir ; et observer le « monde du désir », c’est observer un monde où les désirs des hommes prennent une forme concrète. Que voit-on quand on voit ce monde ? Des démons (du moins, pour ce qui est de la partie la plus inférieure de ce monde). Observer ce monde, c’est observer un monde où l’on perçoit l’origine des impulsions humaines sous la forme de ces forces que nous appelons « démons » (nom qui désigne le côté négatif de ces forces).

Si on pouvait observer l’activité des démons dans les personnes que nous côtoyons, on verrait tel démon (Asmodée, la luxure) apparaître sous la forme d’une femme obèse et sadomasochiste (forme qui représenterait les fantasmes de tel ou tel individu) ; un autre (Lucifer, l’orgueil) paraîtrait sous la forme d’une voiture de luxe (à travers quoi s’exprime l’orgueil et, possiblement, l’avarice), et ainsi de suite. On l’aura compris : ce qui compte à ce niveau, ce n’est pas la forme sensible, mais l’activité ou l’énergie, la forme ne faisant que refléter la manière dont l’énergie se manifeste – à travers tel ou tel fantasme, tel ou tel objet (comme une voiture), et ainsi de suite. C’est cela qu’on verrait si on voyait les démons : une forme ne faisant que refléter la manière dont l’activité du démon s’exprime : lorsqu’untel part chez le boulanger, lorsqu’untel conduit sa voiture de luxe, lorsqu’un autre fantasme sur les femmes, et ainsi de suite.

Les démons n’ont pas de forme fixe, mais ils s’enveloppent d’une forme en fonction de la manière dont ils s’expriment à tel ou tel moment ; autrement dit, à ce niveau de réalité, la subjectivité devient objective, puisque les désirs de l’individu se matérialisent pour générer une certaine réalité.

Pour conclure, on notera que tout ceci n’est qu’un aperçu ; car les choses sont plus complexes, les démons pouvant se combiner pour générer de nouveaux démons, phénomène qui ne fait que représenter la manière dont certains désirs se combinent : il n’est pas trop compliqué de voir comment l’appétit sexuel peut se combiner avec d’autres désirs, pour ne citer qu’un exemple relativement cru. Dans le monde du désir, l’énergie associée à ces émotions-démons va alors générer l’apparition d’un nouveau démon. Pour plus d’informations, voir Rudolf Steiner : Le Moi, son origine spirituelle, son évolution, son environnement, première conférence du 19 octobre 1908.

T. Aaron

 

Ne manquez pas la conférence du père Joseph sur le satanisme !

Qu’est-ce que le satanisme

 






Alerter

6 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

  • #3446752

    La Bible (je précise : dans le NT aussi, certains faisant une allergie à l’AT, qui d’ailleurs ne diverge pas sur ce sujet) est très claire sur ce point : les démons sont des anges déchus qui ont rejoint le parti de Satan dans sa rébellion contre Dieu. Donc rien de métaphorique : des créatures bien réelles et extrêmement puissantes.

    Tout le reste est, au mieux, erreur, et, au pire, mensonge.

     

    Répondre à ce message

  • #3446767

    La mairie de Toulouse a récemment organisé un grand spectacle sataniste dans le centre ville ( "la porte des ténèbres ") avec une gigantesque Lilith animée, un 666 enflammé etc.etc.

     

    Répondre à ce message

  • #3446772

    "C’est bien la première fois que nous entendons dire que les démons sont autre chose que des « démons », ou qu’il s’agirait de « personnes » "
    Pourtant la Bible dit que Satan c’est présenté devant Dieu (a propos de job)
    Il est également dit (en genèse) que des anges ont quitté leur position céleste pour aller s’accoupler avec les femmes et que cet accouplement contre nature sont née des géants (nephilime).
    Que certains anges se sont battu avec des démons..
    Toute la Bible contredit votre propos.

     

    Répondre à ce message

  • #3446796

    Steiner pour se documenter ? C’est une blague j’espère. Ou alors , pourquoi pas Onfray pour des cours de philosophie ou feu malek chebel pour nous parler Islam ?
    Soyons sérieux, sur le sujet de la tradition à rebours, lisez ou relisez attentivement René Guénon et bien sûr, les Savants de l’islam qui ont traité ce sujet.

     

    Répondre à ce message

  • Ceux qui ne comprennent toujours pas ce que l’on entend par "satanisme", pratiques diaboliques ou démoniaques, sont ceux qui ont évidemment cessé de croire à une quelconque transcendance.

    La majorité des français à rejeté sans hésiter le christianisme. N’ayant vraisemblablement jamais fait la distinction entre christianisme originel et catholicisme, ils se sont crus libérés des dogmes cathos en perdant la foi et tout le reste.

    Ils sont devenus athées et l’Onfray-girouette les y a aidé avec son "traité d’athéologie" typique des anarchos 68tards. Du coup, leur parler de satanisme c’est, pour eux, comme leur demander de méditer sur la figure du Christ !

    On est pas obligé de croire qu’un demi-dieu (?) soit descendu sur terre pour comprendre la puissance élémentaire des messages du crucifié relayés par ses disciples. Renoncer à mentir, à voler, à exploiter, opter pour la frugalité, l’accueil d’autrui et apprendre à pardonner même à nos ennemis (sans pour autant se soumettre à leur lois...) est à la portée de tous.

    Dommage qu’il faille effectivement souvent inventé des contes (religons) pleins de divinités, d’anges et de démons pour rappeler aux humains que tout se tient en nous !

    Méditer sur la banalité du mal d’Arrendt peut être utile. En chacun d’entre nous sommeillent le meilleur et le... pire. Satan n’est rien d’autre que notre face noire... les pulsions y gisent en attente de la moindre fracture dans notre psyché (le surmoi freudien, d’une certaine manière) par laquelle Thanatos se faufilera avec délice.

     

    Répondre à ce message