Puisque nos inspecteurs nous parlent beaucoup de « simplification », qu’on nous permette de simplifier notre pensée à ce sujet : nous nous sommes engagés à ne pas prendre nos élèves pour des imbéciles.
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Nous n’enseignerons pas le prédicat. Nous n’en parlerons même pas à nos élèves. Mais nous en parlerons à vous, membres du CSP, sectateurs du Grand Rien, pédagogues du Vide, fantoches dispensateurs de formations niaiseuses... Nous n’avons pas attendu vos divagations pour découvrir qu’on enseigne la règle générale avant l’exception. Nous ne les avons pas attendues pour constater, réforme après réforme, déclaration ronflante après déclaration ronflante, que décidément, vous avez du mal avec l’ambition et l’exigence.
Nous continuerons donc de faire ce qui marche encore dans nos classes, ce qui a encore du sens, ce qui a été éprouvé, et ce que vous aimeriez tant faire oublier, parce que cela vous donne cent et cent fois tort. Nous continuerons de donner à nos élèves ce qui les fait grandir : des règles de morphologie, de grammaire, d’orthographe, de syntaxe. Nous continuerons de leur apporter ce qui fonctionne parce que c’est vrai, et que nous aurons du temps pour que ce qui était nôtre devienne leur : ce savoir qui se fait découverte, et qui, de découverte, devient pour eux savoir.