Selon l’ancien sous-directeur de la DGSE, Pierre Siramy, les avocats des frères marocains impliqués dans la rixe de Sisco seront payés par le Qatar.
« Selon mes sources, les avocats de ces marocains, connus pour de petits délits, vont être rémunérés par le Qatar ». Dans une interview à la radio normande Tendance Ouest, l’ancien sous-directeur de la direction générale de la sécurité extérieure, Pierre Siramy, a affirmé que les trois avocats des frères marocains, qui seront jugés le 15 septembre dans le cadre du procès de Sisco, seraient rémunérés par des fonds provenant du Qatar.
« Le plus important, à mon avis, c’est de voir que c’est un État étranger qui se met aux côtés de la petite délinquance qui se veut musulmane » déclare l’ancien haut responsable des services secrets français.
Spécialiste du Qatar, l’ancien sous-directeur de la DGSE met en garde contre certaines actions diplomatiques plus ou moins discrètes de l’émirat : « le Qatar a un double langage. Un langage très pro-français, pro-occidental, et un langage très en faveur d’une certaine forme d’islamisation dure du monde arabe ».
Maître Anaïs Colombani et maître Jean-Pierre Ribaut-Pasqualini, les avocats commis d’office qui ont obtenu le renvoi du procès le 18 août, ont depuis été remplacés par trois nouvelles robes noires, chargées de la défense des maghrébins impliqués dans la rixe de Sisco : Maître Ouadi Elhamamouchi et maître David Maheu du barreau de Seine-Saint-Denis, ainsi que maître Marilyne Kopilow du barreau de Paris.
« J’espère que la neutralité des juges permettra d’éviter qu’il y ait des débordements lors du procès », conclut l’ex-agent de la DGSE.
Pierre Siramy a officié durant 25 ans au sein des services de la Direction générale de la sécurité extérieure. Il quitte le service en novembre 2009 pour des problèmes de santé. Le 16 septembre 2015, il a avait été condamné pour avoir divulgué des éléments secret-défense.
Jugés pour des violences sur une plage corse
Le 13 août dernier, des violences intercommunautaires avaient éclaté sur une plage de la commune de Sisco, en Haute-Corse, faisant cinq blessés.
Selon les témoignages rapportés par la presse, des Maghrébins se seraient munis de hachettes durant l’incident. Des Corses auraient également brûlé des véhicules appartenant à des familles d’origine maghrébine, en représailles de la crevaison de leurs pneus.
Si, dans un premier temps, la présence d’un burkini avait été avancée pour expliquer l’origine de la rixe, cette thèse a été démentie par le procureur de Bastia, Nicolas Bessone, jeudi 18 août. Le magistrat a évoqué plutôt « une logique de caïdat », et a assuré que la responsabilité des violences « incombait à l’évidence à des membres de la famille » maghrébine.
Le procès aura lieu le 15 septembre 2016.
Une montée des tensions internes pilotée de l’extérieur
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