13 ans après avoir été proclamée bienheureuse, Mère Teresa a été proclamée sainte ce dimanche par le pape François. « Nous déclarons la bienheureuse Teresa de Calcutta sainte et nous l’inscrivons parmi les saints, en décrétant qu’elle soit vénérée en tant que telle par toute l’Église », a déclaré le pape François, en prononçant la « formule de canonisation » rituelle.
Connue à travers le monde par son sari blanc bordé de bleu, Agnès Gonxha Bojaxhiu est née dans l’actuelle Macédoine en 1910. À 18 ans, elle entre chez les religieuses de Notre-Dame-de-Lorette et prend le nom de Thérèse, en référence à sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897). Elle arrive à Calcutta (Inde) en 1929 où, religieuse, elle travaille dans une école comme enseignante.
Le secret spirituel de Mère Teresa
C’est seulement en 1946 qu’elle reçoit un appel du Christ : servir les plus pauvres. Elle fonde alors la congrégation des Missionnaires de la charité qui accueille, soigne et accompagne les démunis, notamment les lépreux rejetés par leurs familles. « Ils ont vécu comme des bêtes, qu’ils meurent ici au moins comme des êtres humains », déclare-t-elle. Près de 5 000 sœurs, réparties en plus de 400 centres sur les cinq continents, poursuivent sa tâche.
Mère Teresa meurt à Calcutta le 5 septembre 1997 à l’âge de 87 ans. Dix ans plus tard on apprendra que pendant un demi-siècle, la bienheureuse a traversé ce qu’elle nomma ses « ténèbres ». Elle ne doutait pas de l’existence de Dieu mais elle ne ressentait absolument rien en elle-même. Une sorte de foi à l’état pur sans « consolations » comme disent les mystiques qui appellent cela, « la nuit de la foi », un phénomène connu chez les très grands saints. Ce sont 40 lettres de Mère Teresa, publiés en 2007 qui en attesteront.
Écoutée par tous, Mère Teresa n’hésite pas à utiliser sa notoriété pour attirer l’attention du monde sur les questions morales et sociales. Elle qualifiera notamment l’avortement de « plus grand destructeur de la paix » lors de son discours de réception du prix Nobel de la Paix en 1979.
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En canonisant Mère Teresa, le pape proclame une sainte
aux parts d’ombre controversées
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Une religieuse réac’ et prosélyte
Dans un article virulent paru en 2003, l’essayiste britannique et américain Christopher Hitchens dénonçait la vision « ultra-réactionnaire et fondamentaliste, même en termes catholiques orthodoxes », de Mère Teresa, citant ses positions sur l’avortement, la contraception ou le divorce.
En 1994, Mère Teresa a ainsi déclaré devant le président américain de l’époque, Bill Clinton, et sa femme Hillary : « La plus grande menace pour la paix aujourd’hui, c’est l’avortement, parce qu’il s’agit d’une guerre contre l’enfant, du meurtre direct d’un enfant innocent, d’un meurtre par la mère elle-même ». « Comment pouvons dire aux gens de ne pas s’entre-tuer si nous acceptons qu’une mère tue son propre enfant ? » a-t-elle demandé.
Comme le note Témoignage Chrétien, Mère Teresa avait une vision « en retard sur les textes officiels de l’Église », par exemple sur la question de la sexualité. « Sa "rivale" dans le cœur des Français, Sœur Emmanuelle (1908-2008), tenait un discours bien plus responsable pour lutter contre les naissances trop nombreuses et la propagation du sida », estime l’hebdomadaire catholique.
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