Le second navire de projection et de commandement (BPC) Mistral, destiné à la marine russe, le Sébastopol, a pris la mer hier.
Le bâtiment à quitté pour cinq jours les chantiers STX de Saint-Nazaire, avec 200 techniciens à bord mais sans aucun matelot russe. Il doit passer une série de tests en mars et avril avant se rejoindre le Vladivostok. Le premier navire aurait dû être remis à la Russie à la mi-novembre 2014, le second doit l’être à l’automne 2015. Mais leur livraison est reportée par l’Élysée « jusqu’à nouvel ordre », à la condition d’un règlement de la crise ukrainienne. Les 400 marins russes venus se former à la prise en main du Vladivostok ont dû rentrer dans leur pays, fin 2014.
Une incertitude, voire un chantage qui agace le Kremlin. La Russie a signé un contrat en juin 2011 pour un montant d’environ 1,2 milliard d’euros et n’a toujours aucune information sur une date de livraison.
D’après Anatoli Issaïkine, directeur de l’agence Rosoboronexport, chargée des exportations du complexe militaro-industriel russe, la situation devrait connaître un dénouement rapidement :
« Les délais du contrat nous permettent encore de négocier en vue de trouver un compromis. La décision finale devrait être prise d’ici fin avril. Les négociations sont toujours en cours, il s’agit d’un processus intense et difficile, surtout pour la France. Le plus lourd dommage sera subi par la partie qui ne respecte pas ses engagements. Il s’agit notamment d’une atteinte à l’image du pays, et je pense que la partie française en est parfaitement consciente. La France devra dans tous les cas rembourser à la Russie l’argent versé par Moscou pour les BPC Mistral, conformément aux dispositions du contrat. »
Moscou compte réclamer à la France une indemnité pour non-respect du contrat. Pas un problème pour l’agent atlanto-sioniste Valls, qui s’est dit prêt à assumer financièrement (avec l’argent de l’État français) une rupture de l’accord conclu avec Moscou, et cela pour le plus grand plaisir de Washington... et le grand désarroi des salariés des chantiers STX de Saint-Nazaire, fragilisés par les revirements du gouvernement français.