Évidemment, on détient la réponse, du moins des éléments de réponse, mais on ne va pas les lâcher tout de suite. Que le lecteur se rassure, ça ne va pas non plus prendre des plombes : l’érotisation des stars, le phénomène des fils et filles de, puis la pornocratisation des stars, tout cela concourt à se déshabiller pour exister... médiatiquement. La vie médiatique est une seconde vie ou une méta-vie qui devient presque plus importante que la vie réelle. On se bat pour exister dans les magazines people, car la survie médiatique est à ce prix, et à la survie médiatique est corrélée la survie professionnelle, même quand on ne fait rien de spécial.
Ainsi, Kim Kardashian, cette petite Américaine ne produit-elle rien, rien d’autre que son image, qu’elle vend très cher aux médias. Cela lui rapporte de l’image, qu’elle entretient habilement avec des happenings ou des coups, qui font le tour de la terre. Ensuite, elle vend son nom à des marques de fringues ou de parfum, toujours de basse qualité, car elle s’adresse aux jeunes filles désargentées qui rêvent de richesse et de prince charmant. Malheureusement, ce business peut parfois déraper. Le 11 juillet 2017, une internaute a chopé Kim en presque flag de sniffage de coke, voir les deux lignes sur la table :
Ohhhhhh @KimKardashian caught out with cocaine .. durtayyyyy pic.twitter.com/ZCnRcpmLSA
— Doireann (@Doirs19) 11 juillet 2017
Une petite erreur de parcours que la star a vite corrigée, en déclarant :
« Je ne joue pas avec des rumeurs comme ça, alors je vais y mettre un terme rapidement. C’est du sucre de notre atelier sucré de chez Dylan’s candy shop »
Tout va néanmoins très vite dans ce métamonde où l’on a besoin de coke pour tenir la distance, car les reines de beauté ne tiennent pas très longtemps. La relève est féroce, nombreuse, et a les crocs. Mais ce qui nous intéresse n’est pas l’addiction de Kim Kardashian à la coke ou aux injections dans le derche, mais bien la pornocratisation des filles de stars. Car on n’est plus dans l’érotisation : ces jeunes filles ont bien compris qu’il fallait en montrer un max pour ne pas perdre son « rang » dans la vitrine mondiale. Ensuite, quand on est bien relayé, on peut faire un casting pour une marque, un film, un événement ou un livre.
Ainsi, Lily-Rose Depp, la fille de Johnny bibine Depp et Vanessa chantefaux Paradis a-t-elle touché le gros lot avec un contrat d’une grande marque de luxe et une apparition à Cannes, pour un film déjà oublié. Maintenant, elle fait partie du décor, et elle doit entretenir son image par un mélange savant de « sulfureux » et de « culturel ».
C’est exactement ce que font les grandes marques avec ce qu’on appelle en pub les campagnes d’image (le branding) : même si elle n’a pas de produit nouveau à vendre, la grande marque doit être présente dans l’esprit du public, en affiche, télé, cinéma ou presse. Sans oublier les événements culturels. Voilà pourquoi Coca Cola est devenu le mécène de festivals de rock et continue à faire de la pub partout dans le monde, même si le produit n’a pas changé (la coke en moins dans la recette depuis un siècle). Au bout du compte, le consommateur paye cet énorme budget pub dans le prix du produit. Coca, c’est d’abord de l’image, le goût vient après. Et l’image ne doit pas être flétrie, salie, atteinte.
- Lottie Moss, la demi-sœur de Kate
Du côté des jeunes filles de, le basculement vers la nudité est l’ultime moyen de choquer (dans le sens photographique du terme) le public, mais la méthode a ses revers. Ce faisant, la fille de peut passer pour la dernière des « putes » dans l’esprit du public, pour qui les valeurs de fidélité, d’amour, de respect de soi et des autres comptent encore. Le jeu est risqué, et toutes s’approchent du précipice, c’est-à-dire de l’endroit d’où l’on ne remonte plus. C’est pourquoi les actrices américaines font très attention avec la nudité. Les Françaises, un peu moins.
- Jade Leboeuf, fille de Franck Leboeuf, champion du monde avec les Bleus en 1998
Oh, un buisson ardent pas très blblique. La dernière en date à montrer ses charmes, c’est la fille de Sylvie Vartan et de son producteur américain de mari. Dotée d’une poitrine généreuse et d’un visage somme toute moyen, Darina Scotti en fait des tonnes pour épater la galerie :
D’après l’évolution de ces dernières années, qui a vu l’explosion des phénomènes de peopolisation et de pornocratisation, les sex-tape des filles de stars devraient se multiplier et leur image pornocratisée envahir la planète média. Le jour où un homme politique ou une fille d’homme politique posera à poil ou fera un film de cul n’est pas loin. La presse ne demande que ça, elle en fera ses choux gras, ça fera le tour du monde des réseaux sociaux. Mais ensuite, que se passera-t-il ?
Ce qui se profile, c’est l’abaissement de l’âge érotique, c’est-à-dire de la majorité sexuelle. Et on le voit avec ces Lolita d’à peine 15 ans (la limite de la majorité sexuelle dans la plupart des pays occidentaux) s’essayer à l’exhibition médiatique.
- Jenaye Noah, fille de Yannick
Derrière tout ce dispositif et cette évolution qui semble naturelle car elle découle du progressisme en matière de « liberation » des mœurs, n’importe quel imbécile peut deviner la fin de la protection de l’enfance, avec l’appui du politique et bien sûr du média. La famille est le dernier lieu de résistance sociologique à cette tendance lourde. La cellule familiale devra, un jour, non seulement se défendre contre les assauts du libéralisme sexuel, mais contre-attaquer. À l’image des opérateurs de téléphonie qui proposent des filtres parentaux pour que les enfants n’accèdent pas à la pornographie en ligne, des grappes de gens quitteront peut-être les villes, lieu emblématique de la déesse Publicité (une grosse pute à poil qui sait y faire), pour les campagnes où ne séviront pas les images choc des filles de à poil qui vendent de la marchandise. De merde.
On rappelle justement en conclusion les mots d’Armand Robin, l’homme de lettres anarchiste et polyglotte :
Des journaux de merde, des radios de merde, des affiches de merde
Avec de grands mots de merde annoncent des progrès de merde
Il y a plus de 70 ans, il avait tout compris ! Pour la petite histoire, devenu anticommuniste après son voyage en URSS fin 1933, il écrira une Lettre ouverte aux membres staliniens du Comité central des écrivains qui commence ainsi :
« Fils de bourgeois staliniens et sans talent... »