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Pour les jeunes du bassin minier tunisien, c’est la mine ou "la mort"

La mine, l’émigration ou « la mort » : dans le centre de la Tunisie, des centaines de jeunes chômeurs campent sur les sites d’extraction du phosphate, minerai assurant à la Tunisie des revenus cruciaux, pour réclamer un emploi.

 

Ces remous sociaux sont récurrents dans le bassin minier. Les derniers en date ont éclaté fin janvier [2018], comme souvent à l’annonce des résultats d’un concours de recrutement. La mobilisation des candidats déçus a fait boule de neige, dans une région frappée par l’un des plus hauts taux de chômage du pays et un manque flagrant d’infrastructures.

Parmi les dunes grises de phosphate brut du site de Kef Eddour, à quelques kilomètres de piste de Metlaoui, une dizaine de femmes et une cinquantaine de jeunes, fils et petit-fils de mineurs, mangent et dorment dans des préfabriqués balayés par la poussière des poids-lourds qu’ils ont bloqués six semaines durant.

« Il n’y a que la compagnie de phosphate qui fonctionne ici, nous n’avons ni développement, ni emploi », ni loisirs, lance amèrement Ali Ben Msalah, 25 ans, chômeur depuis sa sortie du lycée. « Pour nous, la solution, c’est l’émigration, la mort ou la prison ».

Souad Smadah, 60 ans, fille et épouse de mineur, acquiesce en veillant sur un feu où chauffent un couscoussier géant et une minuscule théière, rations de combat de la jeune troupe.

Elle enrage qu’aucun de ses cinq fils ne travaille dans le phosphate, accusant les hommes d’affaires et syndicalistes de faire embaucher leurs proches en priorité. Son aîné gagne 300 dinars (100 euros) par mois dans une boulangerie, quasiment trois fois moins que le salaire de base de la mine.

 

« Petit Paris »

Metlaoui est riche des principales mines de phosphate de Tunisie, quatrième producteur au monde. Elle était jadis surnommée le « Petit Paris » avec sa piscine, son cinéma et ses courts de tennis.

Aujourd’hui, sa jeunesse désoeuvrée traîne sur les routes défoncées, les dents jaunies par une eau polluée.

La Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), monopole public, s’est longtemps substituée à l’État. Mais après des décennies d’autorités absentes ou corrompues, la grogne sociale a flambé dès 2008, durement réprimée par la dictature de Zine El Abidine Ben Ali. Sa chute en 2011 n’a pas entraîné d’amélioration.

« Depuis la révolution, on ne parvient plus à produire le tonnage voulu », s’inquiète le secrétaire général de la CPG, Ali Khmili, lui aussi dans le phosphate de père en fils. La compagnie, qui a produit jusqu’à 8 millions de tonnes par an, en a péniblement extrait 4,2 l’an dernier.

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La Tunisie en proie à des bouleversements intérieurs et extérieurs,
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4 Commentaires

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  • #1925047
    Le 21 mars 2018 à 11:07 par Boys don’t cry
    Pour les jeunes du bassin minier tunisien, c’est la mine ou "la (...)

    Et oui le tourisme ne fait vivre qu’une partie infimes de la population privilégiée et on est loin du pays idyllique que s’en font les vacanciers français.
    La "chute" le renversement de Ben Ali n’a guère arrangé les affaires des tunisiens.

     

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    • La Tunisie est un pays où il fait bon-vivre. Le problème de beaucoup de tunisiens, c’est :
      1- leur administration (Ben Ali gérait le pays avec une économie planifiée, ce qui présente des avantages certains, mais n’est pas bon pour l’entrepreneuriat), comme en France,
      2- l’égoïsme et la jalousie : entreprendre dans ce pays, c’est faire face à des employés qui tirent au maximum la couverture à soi, et réussir dans son entreprise, c’est s’exposer à la jalousie d’une bonne partie de la population (en France, c’est en train de devenir comme ça aussi, malheureusement)
      Donc, tout ça pour dire qu’il ne faudrait surtout pas croire qu’on les aide en les laissant venir chez nous, car leur pays n’est pas aussi "idyllique" que l’on pense. Et ce raisonnement peut s’appliquer à beaucoup de pays. En tout cas, ce n’est pas aux occidentaux d’assumer leurs problèmes. Car nous avons les nôtres. D’ailleurs, même s’il est bon de voir du pays tant qu’on peut, il faut bien se dire qu’on est jamais mieux que chez soi.

       
  • Ah bon ???
    Et pour nos milliers de mineurs du Nord eu 1900 c’était quoi ??? :
    La mine ou les vacances  ?
    Ben ouais évidement : émigrer serait tellement plus simple......
    Mes plus grand respects à tous nos anciens qui ont trimé si dur pour nous, sont morts pour nous sans que les larmes de l’occident ne s’épanchent un instant sur eux .....
    Chacun doit connaître et survivre à son "moyen age" c’est ce qui rend fort une civilisation.
    Bon Ok, je viens de faire une accumulation d’ incorrections politique. Bof ... de toutes façon, nous ne faisons plus que cela.

     

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  • #1925184

    Nous sommes tous dans le même pétrin, tous les pays subissent la loi "des plus forts".

     

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