L’antisémitisme est-il de droite ou de gauche ? Faut-il taper sur les nationalistes ou les musulmans ? Voilà le sens de deux débats exactement similaires et confinant à la pièce de théâtre tenus le même jour dans deux émissions différentes sur la fameuse CNews (chaîne du groupe Canal+ qui vient de passer des mains de Vincent Bolloré à celles de Maxime Saada). Mêmes intervenants (Laurent Joffrin et Ivan Rioufol), mêmes rhétoriques (quasiment au mot près) et même enjeu : la prédominance du national-sionisme sur la gauche antiraciste-sioniste.
D’un côté Laurent Joffrin, tout petit patron de Libération qui a prospéré sur le socialo-sionisme.
De l’autre Ivan Rioufol, journaliste du Figaro (propriété du Groupe Marcel Bloch Dassault) tendance catho-Zemmour, membre du « cercle de réflexion et d’influence européen indépendant de tendance néoconservatrice » Atlantis Institute. Un héraut du national-sionisme fan de George W. Bush et de Renaud Camus (l’homme qui parle du Grand remplacement sans nommer les grands remplaceurs).
Pour Joffrin, petit caissier de Rothschild puis de Drahi qui n’en finit pas d’expier les accointances de son père Jean-Pierre Mouchard avec Jean-Marie Le Pen, il y a deux sources au mal qui ronge l’entièreté de la société française (l’antisémitisme) : « l’extrême droite classique de Soral et Dieudonné » et le « fondamentalisme musulman » qui n’est surtout pas de gauche.
Pour Rioufol, l’antisémitisme est « coranique » mais surtout pas de droite. Fidèle à la ligne du Manifeste contre le nouvel antisémitisme dont il est l’un des signataires, Rioufol assène son message : la gauche est potentiellement antisémite par sa complaisance islamo-gauchiste (comprendre toute tendance pro-palestinienne).
Une chose est sûre : le peuple français n’est pas appelé à donner son avis. Pour les apparatchiks de la sphère politico-médiatique, il est juste bon à subir les frictions de ce changement de paradigme de la domination.
Premier duel de 21’30 à 26’05 :
Second duel de 13’15 à 19’45 :