Dans l’affaire KLARSFELD, Alain SORAL était soupçonné d’avoir écrit « voilà ce qui arrive, quand on ne finit pas le boulot » en commentaire de la remise d’une décoration allemande aux époux KLARSFELD. La 17e chambre correctionnelle condamne l’intéressé à six mois d’emprisonnement avec sursis et à la somme de 15 000 euros (en cumulant dommages-intérêts et frais de justice).
Le tribunal a considéré que le « boulot » avait le sens « évident » (pour lui) de « l’extermination par les nazis dans les chambres à gaz », et il a poursuivi sa glose en estimant que le prévenu, qui se posait (toujours selon lui) en défenseur de la solution finale, « regrettait, en quelque sorte, que celle-ci soit mal nommée, certains en ayant réchappé ».
Puisque le signalement initial était l’œuvre du préfet Gilles CLAVREUIL, président de la DILCRA et directement rattaché au premier ministre Manuel VALLS, la défense tient à présenter ses félicitations au conseil scientifique de cette dernière, et à ses membres, cautions de l’université et de la recherche française dans la répression : Patrick AMOYEL, Cris BEAUCHEMIN, Abdennour BIDAR, Pierre BIRNBAUM, Laurent BOUVET, Jean-Yves CAMUS, Myriam COTTIAS, Emmanuel DEBONO, Gilles FINCHELSTEIN, Gilles KEPEL, Marc KNOBEL, Christine LAZERGES, Marie-Anne MATARD-BONUCCI, Nonna MAYER, Gérard NOIRIEL, Pascal PERRINEAU, Denis PESCHANSKI, Dominique SCHNAPPER, Benjamin STORA, Vincent TIBERJ, Tommaso VITALE.
La condamnation se fonde sur l’infraction d’apologie de crime contre l’humanité (article 24, alinéa 5 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse). La répression de l’apologie (dont on a vu les dérives lors de l’affaire Charlie) remonte aux lois dites « scélérates » de 1893-1894 visant à réprimer le mouvement anarchiste.
Alain SORAL a fait appel.