Je suis parfois assez mitigé de ces actions, car le scandale est sans aucun doute la volonté de "l’artiste" de faire parler son "œuvre". Il s’agit donc pour la contrer de la critiquer avec les armes qu’il convient d’avoir : les armes culturelles.
Ce qui est déjà étonnant, c’est que bien que l’on puisse rétorquer que de nombreux photographes s’inspirent de l’immense histoire de la peinture européenne qui est aussi chrétienne, rappelons-le - ce qui serait le cas du "Piss Christ" d’Andres Serrano - on a affaire à un médium qui n’a jamais, dans toute son histoire et malgré des progrès technologiques qu’elle a pu connaître (ce qui est aussi le cas avec la peinture - on pense à la camera obscura ou la découverte du magenta comme couleur de base) eu de véritables mouvements picturaux nationaux, voir internationaux, se préoccupant de la manière de représenter les choses et par conséquent, ne pourra se comprendre que comme des mouvements plus politiques que véritablement artistiques.
Non content d’avoir voulu casser la tradition, l’art contemporain dont il est je le répète issu, doit d’ailleurs pour trouver sa légitimité d’exister dans des hauts lieux culturels comme Versailles.
L’intérêt financier que représente l’art du XXème (de Duchamp et son urinoir à Wim Delvoye et sa machine à merde en passant par les merdes d’artistes de Piero Manzoni, décidément...) est que leur achat représente un potentiel financier.
Pourtant, ce potentiel doit être assuré par une promotion constante dans les médias, les institutions ou les écoles d’art. La question est plus de donner envie de les voir, mais aussi d’en posséder une reproduction par les affiches, les livres ou les cartes postales. Le Piss Christ n’est qu’une photo parmi tant d’œuvres que l’on pourrait juger tout autant scandaleuses : Brook Shield prise nue à 12 ans par Gary Gross ou celles de Larry Clark qui révoltes les assocs de protection de l’enfant.
C’est bien cela dont il faudrait parler dans les écoles d’art... et l’on s’en garde bien !
Si ils se sont autant acharnés sur la Passion du Christ de Mel Gibson aussi très inspiré de notre patrimoine pictural chrétien dans sa photographie, c’est bien car le calvaire du Christ se révélait enfin dans toute son horreur et sa violence, et non par de pauvres effets de lumière trouvé par Serrano, moins dignes que ceux d’un scientifique photographiant les microbes dans son microscope.
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