Ce que dit Philipot est assez peu réfléchi, et dénote une grande ignorance de la vie politique et du droit. Il est victime d’un leurre. Mais la question est d’une importance absolument capitale.
Sur un plan juridique, un parti politique en France est une "association loi de 1901" et se régit en fonction de ses statuts établis librement, tel un contrat. C’est la "loi des parties". Le principe de la liberté contractuelle s’applique aux "partis politiques". Quel autre système ? Veut-on le droit administratif ? On aura des partis fonctionnaires (c’est presque cela d’ailleurs à cause du financement public).
Un parti peut donc définir librement et son objet social et ses modes de fonctionnement (à conditions de ne pas méconnaître les lois générales). Il n’a pas à se conformer pour son objet et son fonctionnement aux règles du régime au pouvoir et c’est tout l’intérêt ! Offrir quelque chose d’autre ! On peut donc être royaliste, impérialiste, césaropapiste, boukariniste etc. etc ... On doit être très ferme là dessus On peut s’organiser selon le "führer-prinzip", ou sur le bordel général. La liberté politique est à ce prix. Ce n’est pas rien !
C’est là que le discours de Philippot est dangereux sans en avoir l’air. Car les systèmes anglais et américains au contraire ont nettoyé la vie politique de toute vie cérébrale et empêche toute innovation et bloquent toute innovation. Angleterre féodalité de connivence ! Amérique, ploutocratie acceptée ! Les partis politiques anglais datent du 17ème siècle et les américains du 18ème siècles. Ils nous donnent des leçons de modernité ! Tout y est figé. Or ce n’est pas le cas de la France qui, sur ce plan, innove sans cesse (ce week-end on a même vu la naissance d’un nouveau parti politique !)
Ce référendum à la con participe de la tentative désespérée des partis politiques français de s’imposer comme des "pôles", comme dans les pays "anglo-saxons", un pôle de (centre) gauche et une "pole" de (centre) droit. Et comme cela, ils espèrent gouverner la France par "consensus" comme à Bruxelles et en Allemagne ("consensus", cela signifie : trahir ses électeurs et transformer les parlements en clubs de gentlemen). C’est cela que veut Philippot ?
Il faut donc affirmer la liberté des partis politiques de faire absolument ce qu’ils veulent en interne, y compris le bourrage d’urne, même si c’est piteux. Peu importe, c’est la vie interne d’un parti politique. Pas contents ? Ils saisissent le juge de droit commun.
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