- Elle oui
C’est la question sociétale qui se pose en ce moment. Eh oui, à côté de l’actualité brûlante des Gilets jaunes et de la répression féroce d’un gouvernement aux abois, la vie suit son cours. Et pour beaucoup de femmes, le quotidien n’est pas facile. C’est un fait que nous ne nions pas : beaucoup de femmes souffrent d’être violentées physiquement. Pas mal d’hommes sont violents, surtout dans certaines communautés qui souffrent socialement. Même si on sait tous que la violence faite aux femmes n’appartient à aucune classe, il est clair que la fatma à 10 gosses qui se fait tarter chaque soir dans son HLM par son mari qui souffre d’être au bas de l’échelle sociale, c’est pas la même souffrance que la bourgeoise de 50 ans trompée dans les beaux quartiers.
On voit que le fric fait la différence entre les souffrances. Pareil pour le divorce : on divorce plus facilement chez les friqués que chez les pauvres, car le logement séparé peut devenir un problème insoluble. Mais ne socialisons pas tout : il reste que beaucoup trop de femmes sont encore considérées comme des moins que rien, surtout chez les musulmans d’origine africaine, c’est un fait. N’allez pas nous chercher des poux là-dessus. On ne dit pas que chez les cathos la vie est meilleure, mais le christianisme est depuis le départ fondé sur un respect de la femme, de la mère, de l’épouse. Ça n’a certes pas empêché l’ouvrier français du début du XXe siècle de tarter lui aussi sa femme, mais la religion chrétienne a quand même protégé la femme avant que Mai 68 ne la « libère ». Comme si elle était en taule... Mais ça, c’est un autre problème.
« La violence faite aux femmes, c’est le quotidien de SOS Violences conjugales 42 qui reçoit chaque année des dizaines de femmes. “L’objectif de ces stages, c’est de prévenir la réitération pour que les hommes, auteurs de ces violences pour lesquelles ils ont été condamnés, ne recommencent plus” , explique Michèle Perrin, la directrice de SOS Violences conjugales 42.
Deux journées encadrées par des professionnels où ces auteurs de violences parlent de leurs actes, des conséquences et surtout des signes avant-coureurs… “L’idée, continue Michèle Perrin, c’est que l’homme soit alerté qu’il risque d’être violent et qu’il puisse mettre en place un dérivatif pour le calmer avant de repasser à l’acte”. »
Le Progrès dans son édition de la Loire demande si « traiter une femme de salope c’est de la violence ? ». La réponse est ça dépend. Le quotidien régional évoque l’affaire du maire de Firminy, jugé pour une agression sexuelle. La justice a préconisé « un stage contre le sexisme ». Ce qui est assez ridicule : aucun stage ne va transformer un fouteur de mains au cul en gentil pipounet qui ne reluque plus les culs des femmes, faut arrêter de déconner. Un mec est un mec, il reluque les femmes, ensuite il y a deux catégories de reluqueurs : les respectueux et les irrespectueux. C’est donc l’éducation qui fait la différence, et dans l’éducation il y a la culture, la religion, bref, l’égalité de traitement entre hommes et femmes dépend de critères profonds qu’un pauvre stage ne peut changer comme ça.
« Ces violences sont pourtant punies par la loi, quelle que soit la situation des partenaires : mariés, pacsés, en union libre ou divorcés. Le juge peut prononcer des mesures de protection et engager des poursuites judiciaires. L’auteur des violences encourt jusqu’à 3 ans de prison pour violences psychologiques. Et les violences physiques sont passibles de 3 à 10 ans de prison et jusqu’à 150 000 euros d’amende. Le viol au sein du couple est considéré comme un crime avec circonstances aggravantes, jugé devant la cours d’assise, et peut entraîner jusqu’à 20 ans de prison. »(education.francetv.fr)
De plus, les femmes, on le sait tous, sont plus fragiles socialement. Dans les 8 à 10 millions de pauvres que compte désormais notre riche pays – le paradoxe peut s’expliquer mais ça nous entraînerait trop loin de manière dangereuse –, les femmes se taillent la part du lion : elles sont deux millions à être célibataires et parmi elles une sur trois vit sous le seuil de pauvreté (moins de 855 euros par mois).
Plus de 2 millions de femmes en France sont mères célibataires, une sur trois vit sous le seuil de pauvreté pic.twitter.com/XUs3tSnZSw
— BFMTV (@BFMTV) 9 février 2019
La jolie blanchette du reportage de BFM TV n’est évidemment pas représentative : la mère célib pauvre d’aujoud’hui, c’est une biquette ou une blackette des bas quartiers qui rame avec ses deux gosses et dont le père est soit parti en courant, soit en taule. On va se parler vrai un peu, la sociologie des trouillards hypocrites ça suffit. Mais ne nous fions pas aux apparences : comme les femmes ne sont pas connes et ont un sens aigu de leurs intérêts, car elles donnent et protègent la vie, elles savent très bien se déclarer comme « mère isolée », toucher des allocs en ce sens, surtout si le père ne paye pas de pension alimentaire. Et il en paye rarement, le bougre. Tirer un coup avec une jolie gazelle, c’est cool ; assumer le rôle du père, ça l’est moins. On préfère jouer à la console avec les potes que de changer le petit dernier !
Une mère seule avec 5 enfants qui ne touche pas de pension alimentaire peut gratter jusqu’à 1 886 euros par mois.
Mais là où les choses ne sont pas aussi simples, c’est que le père, en réalité, s’il n’est pas là quand l’assistante sociale passe voir les 5 gosses (en plus elle prévient), il passe tirer son coup ou bouffer son maffé en douce et hop, le tour « social » est joué ! On dispose d’une aide sociale augmentée, on ajoute le black ou le salaire officiel du père biologique – ou de l’amant en cours – et vogue la pseudo-galère. Et on ne parle même pas des micro-crédits ou de l’électroménager qu’une mère isolée peut toucher, c’est carrément la caverne d’Ali Baba si on connaît un peu la loi. Certes, une vie de pauvre qui tend la main en permanence n’est pas vraiment enviable, surtout pour les mômes, qui voient le père de loin et la mère mentir à l’assistante sociale...
Ce schéma existe en grand, ce n’est pas un fantasme, et ça ne réduit pas la réalité de la pauvreté dans nos banlieues. Dans les campagnes, on se débrouille par la solidarité familiale et locale, car on n’est pas aussi aguerri dans la captation d’aides sociales. Disons que par tradition, on est plus droit. On souffre plus mais en silence parce qu’on ne va pas chialer sa race à la Sécu.
Pour en revenir au sujet de départ, la violence envers les femmes, on comprendra que plus une femme est indépendante, moins elle subira la violence des hommes. Une femme qui dépend de son mec – officiel ou pas – et des subsides de l’État est de fait en situation de fragilité. Pas parce qu’elle est mère seule (la France s’occupe plutôt bien de ses enfants), mais parce qu’elle n’a aucun poids économique.