Normalement, le dimanche, on ne travaille pas. Sauf les journalistes du JDD, ce magazine dominical déguisé en journal. En fait, le journal est prêt le samedi et sort le dimanche. Il se vend dans les kiosques et surtout dans les points Relay des gares.
Le JDD a fêté cette année ses 70 ans, mais avec la grimace : la rédaction navigue à vue de plan social en plan social, son lectorat s’érode et la publicité s’en va sur le Net. Bref, que des mauvaises nouvelles. Naturellement, le journal n’en parle pas. La pire étant peut-être la synergie décidée par le grand patron, Lagardère Jr, avec la rédaction d’Europe 1, qui vient d’ailleurs de déménager dans le XVe arrondissement, quittant les célèbres locaux de la rue François 1er. Une page d’histoire des médias se tourne : le XVe, c’est la mort lente.
Mais revenons à l’objet de notre étude. Nous avons choisi le dernier numéro, le plus frais, celui du dimanche 16 décembre 2018 que nous avons acheté et épluché jusqu’à l’os. Effectivement, comme notre titre l’indique, Pas la peine de lire la presse, cette presse en tout cas, vu le taux de poison propagandiste que nos laboratoires y ont décelé. Il est quasiment impossible de faire pire en la matière.
Déjà, le nouveau dirlo s’appelle Hervé Gattegno, un ancien enquêteur du Monde, à fond dans l’optique libérale et soutien inconditionnel de la ligne socialo-sioniste. On a l’air de se répéter mais on ne peut le qualifier autrement. Gattegno incarne la ligne oligarchique dure. En dessous, on trouve Anne Cabana, née Bitton, la rédactrice en chef qui a aussi son rond de serviette sur BFM TV et i24news (c’est pareil). Nos lecteurs reconnaîtront celle qui avait expédié en cinq minutes chrono le procès de Gérard Pitié Filoche, coupable d’avoir retweeté un photomontage représentant Macron et ses sponsors. Rien de bien grave mais pour Anna, Gérard Filoche devenait Reinhard Heydrich et elle Anne Frank.
Les présentations étant faites, passons au contenu. Vous retrouverez dans Faits & Documents toutes les relations croisées entre ces zozos. D’ailleurs ça donne le vertige : quand on lit F&D, il faut faire des pauses, fermer les yeux, respirer, partir en montagne au milieu des chamois et des marmottes, revenir, reprendre la lecture, et ne pas s’énerver. Parce qu’on peut alors très vite devenir Gilet jaune, ces Français sans culotte à poil parce que leur bien a été englouti dans la Dette via la Banque et ses employés. La Dette, c’est l’aspirateur de nos maîtres ! Bon, assez de slogans, on n’est pas sur les Champs. Entrons dans le dernier numéro du JDD (si ça pouvait être vrai).
Il faut le lire pour le croire
La première chose qui frappe, en pleine révolution des GJ, c’est la place donnée aux employés de la Banque. Deux pages pour nous expliquer que Macron va pas bien, alors qu’objectivement il est déjà dans les poubelles de l’Histoire, puis une interview de l’homme qui devrait être en prison, Richard Ferrand. Heureusement, en page 6, on apprend qu’il y a « moins de fluo dans les rues ». Ouf. Mieux, page 7, « si on revotait, Macron tiendrait le choc », sous-entendu, la France c’est pas les Gilets jaunes. On y croit ! Mentez mieux, les gars.
On en arrive à l’interview de Taubira. Un morceau de choix dans le genre vaniteux : « Vous avez observé la très grande rareté de ma parole ». Rien que cette phrase ne donne pas envie de commenter l’ensemble. « Je ne serai ni une caution ni un instrument » ose celle qui a été le moyen pour Chirac de dégager Jospin, et donc de faire perdre la gauche en 2002 (on en pense ce qu’on veut). Et qui a servi de prête-nom pour l’ignoble Pierre Bergé sous Hollande. Hollande qui dépendait entre autres du fric du milliardaire.
Nantie de son passage à la Justice, où elle a accéléré la libération de fauves et autorisé la location des ventres, Taubi se pose en personnalité d’une haute moralité. Étrange cohabitation mentale. Sa sortie sur Marine Le Pen vaut son pesant de venin de mygale de Guyane : « J’ai une règle : ne pas contribuer à installer la parole de gens dont je conteste l’autorité éthique. Pour moi, elle est hors champ ». Les pédocriminels remercient en tout cas Taubi d’avoir ouvert la porte à la vente de gosses. Sur la même double page, une pub pour Aliagas sur Europe 1 et SFR, l’entreprise endettée de Patrick Israël Drahi. Tout se tient.
- Radio Fake
On passe sur les « indiscrets JDD-Europe 1 », où l’on apprend littéralement rien. S’ensuivent deux pages sur le « terroriste » Chérif Chekkat et l’islam radical en prison, toujours la même chanson après chaque « attentat ». On sort la boîte à guillemets parce que l’avenir et les historiens nous donneront raison sur les commanditaires de ces tueries. Encore deux pages sur le « design » avec la tronche à Mahjoubi qui semble sorti du lit de son mari. Puis l’interview de la présidente de Radio France, Sibyle Veil, l’épouse du petit-fils de Simone et camarade de promo de Macron à l’ENA. Les questions sont de Cyril Petit et Renaud Revel, les décors de Roger Hart.
Comme si ces tartes à la crème n’étaient pas suffisantes, il faut encore se taper la double page d’une philosophe, Myriam Revault d’Allones, qui nous explique que « la démocratie vit sous la menace des fake news ». Ah ben zob alors, nous qui pensions bêtement que c’était sous la menace d’un régime liberticide qui contrôle la liberté d’expression... On sait pourquoi elle est là, elle. Inévitablement, on en arrive à l’hitlérisation de la contre-information et Myriam dérape dans le négationnisme.
Pour Myriam – on la cite texto – les gens « n’ont pas les outils qui permettent de discriminer le vrai du faux ». Or elle, elle les a. Mais elle est dans le « vrai » du pouvoir, ce qui pose un autre problème.
- La prof de bien-pensance
Si Myriam touche sa bille en philo, qui se résume pour elle à l’histoire de la philo mais pas à une réflexion personnelle – puisqu’elle pense comme BHL – elle touche pas une cacahuète en politique : pourfendant le complotisme, elle a jamais dû entendre parler des complots de la CIA et du Mossad, complots qui ont été suivis de déstabilisations massives de gouvernements souverains, et souvent dans le sang. Mais ça, c’est pas dans les programme de philo, hein cocotte.
On en a un peu marre de commenter des âneries mais faut bien faire le job. La suite de l’interview sombre dans la niaiserie pure et simple. Heureusement que cette nouille ne bosse pas à la DGSE parce qu’avec elle en analyste, on aurait un attentat par jour. Et un vrai. Regardez ce qu’elle pense du pacte de Marrakech :
Sa solution ? « Redonner du sens ». Bon OK, on referme ce canard rapidement, qui ne devrait pas survivre très longtemps à la crise des Gilets jaunes, pardon, à la crise de l’oligarchie.
- Pierre je fous miss France 2018 à la place de la grosse, sa photo est trop petite dans le JDD, OK ?
Ah merde non attendez, on a oublié la meilleure, Anne Sinclair ! Elle est en fin de journal, c’est pour ça. Dans son billet, elle fait l’apologie de Marc Weitzmann, un faux écrivain mais vrai sioniste qui était souvent invité chez Giesbert dans les années 2000 alors qu’il ne vendait rien, et l’ex-meuf à DSK – le gros porc du FMI, le Fion monétaire international – finit sa diatribe sioniste par la sempiternelle « haine du juif » qui fait bailler et le danger de Soral et compagnie. Le livre de Weitzmann (le même nom qu’un des résistants du ghetto de Varsovie) est pour Anne « ambitieux et riche ». Attention Nanou, y a des mots qu’il vaut mieux pas utiliser dans la France des Gilets qui se les gèlent sur les ronds-points et les péages, cette révolte légitime que Truong et Aubenas du Monde nomment avec mépris la révolte des ronds-points.
Anne, avec ses chroniques de haines extraordinaires – quel titre naze – qui fait l’apologie d’un sioniste falot, ça résume tout le JDD.
Désolés pour la chronique jamais drôle d’Anne Roumanoff et le papier pontifiant de ce pauvre Pivot qui a insulté – « vous puez ! » – ceux qui se posaient des questions après l’attentat de Strasbourg.
Adieu, Journal du Dimanche.