Après avoir courageusement analysé L’Obs jusqu’à l’os dans le premier épisode de PPLP (E01S01), nous consacrons le second épisode au mensuel Technikart. Technikart est un magazine pour garçons – plus que pour hommes – qui se consacre aux modes de pensée et de comportement, mais surtout de consommation. La lecture de ce mensuel chic permet de savoir ce qu’il faut savoir pour ne pas passer pour un provincial bâté dans les dîners en ville.
Parler d’un article de Technikart vous propulse en effet dans la Hyposphère, ou Branchosphère, cette sphère symbolique des Français qui sont à la pointe de, non pas de tous les combats, mais de la Consommation. On sait ce qu’il faut écouter, lire, acheter. C’est un manuel de survie en milieu capitaliste concurrentiel où chaque individu doit briller face aux autres ou alors les projeter dans l’obscurité. Lire Technikart permet d’être en avance sur la conso culturelle de demain et de distancer les balourds qui subissent la dure loi de la gravité provinciale. Acheter Technikart permet de s’envoler au-dessus du pékin moyen et de le mépriser.
Pour ce, nous avons lu le numéro de février 2018 qui titre « La weed peut-elle sauver la France ? »
Que nos lecteurs ploucs de province profonde (PPP) ne paniquent pas : dans Technikart, énormément de mots sont en anglais (cover, opener, swipe, tech, tinder, clubbing, weed, life, afterwork, clean, check-up, selector), ce qui correspond au franglais techno de Macron. Il y a une congruence entre le libéralisme libertaire au pouvoir et le discours technikartique : tous sont à la pointe de la mode de l’Empire. Et plus précisément de la mode américano-sioniste, vous allez voir que c’est pas qu’une boutade.
Reprenant le thème extrêmement original de la couv, nous retrouvons le grand dossier sur la fumette en page intérieure. On découvre une personnalité importante, Arthur Benzaquen. On ne le connaissait pas et on avait tort : c’est un people, un VIP, quelqu’un avec qui il faudra compter.
Arthur est pour la légalisation des drogues douces. Il prend un risque considérable, celui d’aller en prison pour de tels propos. En réalité c’est une blague : fumer de l’herbe ou du haschisch ne mène plus à la guillotine de nos jours. Ce n’est donc pas très subversif de faire une série pro-fumette, pardon, pro-weed.
Heureusement, dans le même dossier, Technikart a trouvé un anti-dépénalisation qui a un argument en béton : « Fuck la légalisation ». « Fuck » est un terme britannique qui veut dire « au diable ». Il s’agit de Johann Zarca, auteur du livre Paname Underground. Underground veut dire « sous le sol ». Selon un ami géologue, il s’agit probablement d’un historique du mécanisme de sédimentation qui a forgé les sol et sous-sol de la Ville Lumière, une ville dirigée par Annesse Hidalgo.
Grâce au témoignage impressionnant de Zarca, qui semble être un dur, Technikart fait preuve d’esprit démocratique en ne défendant pas uniquement la cause des drogués.
Plus loin, le magazine de la province larguée fait une large place au militant sioniste attardé mental Jean-Claude Elfassi, dont une partie de la cervelle a brûlé. Cet abruti protégé par Valls se pique d’être un chasseur de « Soral » et de « Dieudonné » (qu’il n’a toujours pas attrapés) alors qu’il n’est qu’une pauvre balançoire de la préfecture de police. On a les rêves de fliquette qu’on peut.
Elfassi a passé sa VDM (« vie de merde », marque déposée) à traquer les vedettes du show-biz pour prouver qu’elles étaient amorales. Une sacrée découverte, mais c’est déjà beaucoup pour un mythomane en voie de pré-clochardisation.
Heureusement, après ce grotesque publi-rédactionnel ultrasioniste (un dossier de 5 pages acheté par le lobby ?), on passe aux choses un peu plus sérieuses avec le portrait de François Samuelson, l’agent des stars de la littérature qui a fait monter les enchères et les droits d’auteur de ses poulains. Samu obtient en effet des avances record pour ses protégés : 1,5 million pour Houellebecq chez Fayard, 350 000 pour Vargas & Wargnier, et un bon paquet pour Despentes qui traîne sa trilogie imbitable, sans oublier Beigbeder le roi de la nuit (de la) blanche.
Soyons réalistes : il y a peu de chance que Samu fasse entrer un écrivain Kontre Kulture dans son écurie. La subversion, d’accord, mais à petites doses, hein.
Voilà, on a fait le tour de Technikart de février 2018. On remarque que le journal s’est gonflé de publicités, alors qu’il a failli crever il y a deux ans de ne plus en avoir une page. Il s’est passé quelque chose entre-temps, mais quoi ?
Avertissons tout de suite les lecteurs qui se croiraient malins de voir un rapport entre le fil rouge qui relie les contenus que nous avons relevés et cette manne céleste éventuellement déclenchée par Publicis qui monopolise la distribution de la pub à la presse française, un Publicis dont le pape Maurice Lévy a récemment laissé les rênes à Arthur Sadoun, monsieur Lapix à la ville : vous n’êtes que de vils conspiraplotistes. Pour une fois, nous sommes solidaires du kombat de Rudy IIIe Reichstadt dans Transpiracy Watch.
Nous finirons sur une touche sensualité & paillettes (une sexy glam touch) avec la grande andouillette de France Inter, Sonia Devillers, qui hérite d’une double page entre François Dollars Samuelson et Jean-Claude Mytho Elfassi. On a souvent épinglé la Sonia sur E&R qui se la pète juge du PAF avec son Master de Propagande appliquée. On découvre avec beaucoup de culpabilité rétroactive le grand drame de sa vie : elle s’est fait mettre le pied à l’étrier par Philippe Val en 2012 sur la radio prétendument publique France Inter. Un trauma originel qui explique beaucoup de choses : Sonia n’aime pas « les médias », qui pourtant permettent de parler de tout (c’est sa grande théorie).
Conclusion
Si vous voulez pas passer pour des provinciaux, ou des cons, il vous suffira de regarder la série sur la weed de Benzaquen, d’applaudir les coups de balance du collabo mytho Elfassi, de proférer plein de gros mots comme Zarca, d’écouter Sonia Platitude Devillers le matin, et enfin de lire les bouses des poulains de Samuelson. C’est simple comme good morning !