L’Exode 2.0

On appelle ça une migration intérieure pour raisons économiques, plus prosaïquement « on bouge parce qu’on n’a plus une thune », mais nos savants chercheurs du CNRS ont sûrement une expression plus calée. Pour nous, c’est la crise économique provoquée par l’oligarchie qui pousse au déplacement de populations. Dans un autre genre, on nous envoie des champions venus du sud.

L’appart et la bagnole, c’est-à-dire le loyer et le carburant, pour tous les Français qui ne sont pas propriétaires et qui ne font pas partie de la classe supérieure, c’est la croix et la bannière. La famille présentée par M6 est représentative : deux salaires moyens, un enfant. Bientôt deux, si Dieu le veut (et surtout si madame le veut). On mettra cette séquence en miroir de l’explosion des impôts fonciers parisiens.

Bientôt, la pression fiscale et immobilière sera trop forte pour des centaines de milliers de Français prisonniers d’une conurbation, qui iront alors repeupler les villes de province, et même les villages (pour peu qu’ils soient un tantinet connectés).

La gestion économique et sociale (le social, c’est un peu la conséquence de l’économique) par un gouvernement néolibéral mène à l’enrichissement des plus riches, à l’appauvrissement des plus pauvres, avec un décrochage lent mais sûr de la classe moyenne. Concrètement, on voit plus de super riches – même s’ils se cachent, les coquins – et plus de SDF à moitié fous dans les rues, qui eux ne se cachent pas. En passant, super article de Marianne sur la psychiatrie et le social, on en reparlera.

On nous fait croire que l’inflation est à 6 %, mais elle est déjà à deux chiffres, et pas avec un 1 devant, plus sûrement un 2. Pour Michel-Édouard, l’augmentation des prix est un mauvais signe, signe que ses rayons vont être désertés par les pauvres, qui iront acheter en super discount. Il explique ici, en filigrane, que malgré la pression en amont, il retient tant bien que mal les prix en aval.

Pour l’instant, les Français ne se révoltent pas, comme le prévoit Philippot, ils s’adaptent. Pourtant, inéluctablement, la situation globale se durcit : tous les voyants sont au orange. On ne parle plus de guerre civile entre chrétiens et musulmans, mais de guerre du bas contre le haut. Pour éviter cela, l’oligarchie nous prépare (à) une guerre horizontale contre un faux ennemi.

Emmanuel Macron présente ce mercredi à Toulon la Revue nationale stratégique. La Chine est clairement pointée du doigt pour sa volonté à déstabiliser le leadership mondial occidental ainsi que la gouvernance mondiale. (La Tribune)

Le Figaro du 9 novembre 2022 titre :

Le quotidien évoque la présentation de la Revue nationale stratégique par le chef de l’État.

Rédigée en urgence pour tirer des leçons du conflit en Ukraine, elle constitue une première étape avant les débats sur la prochaine loi de programmation militaire 2024-2030. En filigrane, elle prépare aussi les esprits à la possibilité de la guerre. « C’est un changement de mentalité qu’il faut réussir à produire », dit-on à l’Élysée.

Traduction : Macron, l’employé de la Banque et des puissances mondialistes (c’est un peu pareil), nous fait entrer en guerre tout en douceur. Dans ce (con)texte, on va de surprise en surprise :

Le document liste dix objectifs stratégiques pour la défense des intérêts français, du maintien de la crédibilité de la dissuasion jusqu’au renforcement de la résilience nationale. Le troisième objectif porte sur l’économie de guerre. S’il ne s’agit pas d’une « militarisation générale » : le chef de l’État voudrait faire prendre conscience que la sécurité est l’affaire de toute la nation. Le doublement du nombre de réservistes comme la généralisation du service national universel, sur lequel Emmanuel Macron a prévu de s’exprimer d’ici à la fin de l’année, participent du même esprit de défense.

Le message est clair : l’oligarchie nous prépare à une guerre contre les Russes et/ou les Chinois, qui n’ont jamais menacé ni attaqué la France. La fin de l’article nous place d’autorité dans le camp de l’Empire, c’est-à-dire celui de la guerre, sans nous avoir demandé notre avis.

L’étirement des intérêts français dans le monde comme la diversité des zones d’action en cas de crise « mettent en lumière l’immense difficulté pour la France de répondre seule à l’ensemble des défis », souligne la RNS en plaidant pour des partenariats « robustes », un « haut niveau d’interopérabilité avec les États-Unis », une capacité à « construire des alignements stratégiques permanents ou temporaires ».

La nouvelle question qui se pose : êtes-vous prêts à mourir pour Macron, la Macronie et les États-Unis ? On aurait les moyens, on ferait un sondage...