La Ville de Paris a décidé de renforcer la lutte contre les agressions sexuelles sur mineurs en lançant dès la semaine prochaine un plan unique en son genre. Deux axes : mieux détecter et mieux prévenir.
Fin juin, un animateur de la mairie de Paris était mis en examen pour des agressions sexuelles sur neuf fillettes lors d’une classe verte. Un an plus tôt, un autre animateur, de 22 ans, exerçant dans un centre de loisirs du IXe arrondissement, était lui aussi écroué pour des agressions sur deux petites filles.
Entre ces deux affaires, « Le Parisien » - « Aujourd’hui en France » révélait en début d’année qu’un homme soupçonné de plusieurs viols sur mineurs dans la capitale avait continué à travailler dans des écoles pour la mairie, alors même qu’une plainte avait été déposée plus tôt contre lui.
La mairie de Paris a donc décidé de frapper fort : Anne Hidalgo, la maire (PS), a ainsi souhaité mettre sur pieds un tout nouveau plan de lutte contre ce type d’agressions. Un plan en deux volets, que nous dévoilons en avant-première.
13 000 agents passés au fichier des délinquants sexuels
C’est la mesure phare de ce texte. Initialement, la loi prévoit qu’un agent public est embauché sur présentation de son casier judiciaire. Or des exemples récents ont montré que certaines condamnations n’y figuraient pas. A l’inverse, le FIJAISV (Fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes) a un périmètre beaucoup plus large, et la conservation des données y est plus longue. Alors que les noms de 7 000 agents parisiens en contact avec les enfants y étaient déjà confrontés à l’embauche, puis une fois par an, la mairie de Paris a décidé d’élargir ces recherches à 6 000 nouveaux fonctionnaires. D’ici à fin 2015 seront concernés, par exemple, les 240 animateurs de classe découverte, mais aussi les 543 professeurs de conservatoire ou les 566 assistantes maternelles de la Ville.
« Nous nous sommes rendu compte qu’en matière de transmission des informations, il y avait encore quelques trous dans le filet, note Mathias Vicherat, le directeur de cabinet d’Anne Hidalgo. La semaine prochaine, nous signerons une convention avec le parquet de Paris. »