La version gouvernementale « oui à la PMA mais non à la GPA » est un leurre, comme la solution à deux États en Palestine.
Il s’agit pour le pouvoir – en plein débat sur la bioéthique – et les lobbies qui le mènent à la braguette d’avancer par petits pas, sans faire de bruit, pour qu’un jour les Français se retrouvent avec des enfants achetés au kilo ici et là. Et après les bébés, les organes. On préfère ne pas imaginer ce qu’il y a derrière cette porte morale ouverte.
Petit débat en 2017 avec Axel Kahn qui réagit au discours du président Macron sur la PMA :
Un vent froid a soufflé, jeudi 5 septembre, lors des travaux de la commission spéciale de l’Assemblée nationale sur la bioéthique. Pour conclure la deuxième semaine d’audition, trois spécialistes de la psychiatrie ont été invités à apporter un éclairage sur les deux sujets qui dominent le projet de loi : l’ouverture de la PMA et l’accès aux origines. Et c’est, a minima, à une forte mise en garde que peut se résumer le ton des interventions.
Renforcer l’accompagnement des parents qui font appel à la PMA
Myriam Szejer, pédopsychiatre et psychanalyste, et Catherine Jousselme, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, ont interpellé les députés sur la nécessité de renforcer l’accompagnement des parents qui font appel à la PMA. Ce qui est actuellement loin d’être garantie avec la réforme.
Myriam Szejer propose la mise en place d’un « entretien pré-conceptionnel » pour tous les couples qui demandent un don. Or tous les centres de PMA ne sont pas pourvus de spécialistes insistent les professionnelles. Elle émet aussi des réserves sur l’ouverture de la PMA aux femmes seules. « J’en ai rencontré un grand nombre, j’ai repéré une importante fragilité chez ces femmes », observe-t-elle.
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Beaucoup plus critique, le psychiatre et psychanalyste Pierre Lévy-Soussan a dénoncé les effets du recours à la PMA.
« Cela complexifie les identifications : des parents n’arrivent pas à se transformer en parents et les enfants, en enfants ». L’ouverture de la PMA aux couples de femmes va selon lui aboutir à une « discrimination » de l’enfant privé de père. « On le met dans une scène d’engendrement impossible à penser pour lui. »
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Pierre Lévy-Sousan souligne que la littérature scientifique sur les foyers homoparentaux a été pendant des années biaisée :
« 80 % des études sont militantes », affirme-t-il. Il déplore également qu’aucune « étude d’impact n’ait été faite sur l’incidence de la PMA sur le plan pédopsychiatrie ».
Des propos pessimistes contre lesquels ont tenu à se démarquer ses deux collègues, même si Myriam Szejer reconnaît l’absence de recul sur tous ces sujets. « J’ai moi-même vu des enfants nés des toutes premières GPA, qui ont aujourd’hui 30 ou 40 ans. Et bien ce n’est pas terrible. » La GPA ne figure pas dans le projet de loi ? Une omission « hypocrite », estime la spécialiste selon qui ce prochain débat « sera la conséquence immédiate » de la loi sur la PMA.
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Pierre Lévy-Soussan voit quant à lui dans l’effacement « à la fois symbolique et réel » du père un « problème essentiel ». Avec cette nouvelle loi, la société va dire qu’elle « n’a pas besoin d’un père pour un enfant. Sur le terrain de la protection de l’enfance, cela aura des conséquences » met-il en garde.
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Le 10 juillet 2019, sur TV Libertés, un psychiatre avertissait les Français :