Qui profite des millions alloués par la mairie de Paris aux associations ? La droite et les Verts soupçonnent de petits arrangements entre amis.
L’ambiance est électrique dans l’hémicycle de l’hôtel de ville de Paris en cette rentrée de septembre. Les élus doivent délibérer d’une subvention de 150 000 euros que la municipalité veut allouer à l’association Yes We Camp pour la réhabilitation de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul. Jean-Baptiste de Froment, membre de l’opposition, s’apprête à la contester lors d’une prise de parole. L’élu a pressenti que quelque chose ne tournait pas rond. Mais les équipes d’Anne Hidalgo lui ont coupé l’herbe sous le pied : la délibération a été retirée à la dernière minute de l’ordre du jour. Ce que Jean-Baptiste de Froment n’a pas eu le temps de dire, c’est que le président de Yes We Camp, un certain Jean-Michel Guénod, est un compagnon de longue date du Parti socialiste.
« Le parachutage d’un copain »
Cet architecte, qui a fait ses preuves dans les plus grands projets d’urbanisme marseillais, figure comme consultant dans un rapport remis en 2010 à l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur). Hasard, sans doute, Anne Hidalgo en présidait le conseil d’administration. Pour Jean-Baptiste de Froment, il ne s’agit ni plus ni moins que du « parachutage d’un copain ». Et de dénoncer un « détournement de marché public ». Contactée par Le Point.fr, la mairie de Paris fait volte-face. Elle reconnaît que « le projet relevait davantage d’un appel d’offres que d’une subvention à une association ».
Depuis la fin de l’ère Tiberi, l’enveloppe des subventions accordées aux associations a explosé de plus de 60 % ! [...] Difficile pour les Parisiens de savoir avec précision comment cet argent est utilisé.