Il faut lire en entier cet article du Parisien du 7 juin 2018 : on y apprend que Georges Fenech, le député LR (sarkozyste) en charge de la commission d’enquête sur les attentats de 2015 en France, avait déterminé dans son travail minutieux (il proposait un minute par minute le soir du 15 novembre 2015) que :
« “clairement, un ordre a été donné aux soldats Sentinelle de ne pas engager le feu alors qu’ils avaient en ligne de mire des terroristes”. “À la question : Qui a donné l’ordre aux soldats de ne pas intervenir ? On n’a jamais su”, regrette Georges Fenech. “Avec les autres parlementaires, on était sidérés”. »
Et ça ne va pas plus loin ! On s’arrête à la « sidération », et puis on passe à autre chose. En attendant, on ne sait toujours pas pourquoi cet ordre immonde est venu bloquer les premiers secours armés, et qui au niveau politique couvre la chaîne de commandement militaire qui a donné cet ordre immonde.
Voilà, c’était pour ceux qui douteraient encore qu’une opération extrêmement tordue avait eu lieu ce soir-là.
Le procureur de la République va voir arriver ce vendredi sur son bureau une plainte particulière. Deux ans et demi après la tragédie du Bataclan le 13 novembre 2015, qui fit 90 morts sous les balles des terroristes, dix-sept victimes ou familles de victimes se sont regroupées en un collectif. Leurs trois avocats déposent conjointement une plainte, initiée par une avocate lyonnaise Me Océane Bimbeau, du cabinet Sannier et Associés, « contre X pour non assistance à personne en péril en l’absence d’intervention des militaires lors des attentats perpétrés au Bataclan ».
Le soir tragique, alors que des centaines de victimes étaient prises en otage dans le Bataclan, huit soldats de l’opération Sentinelle, armés de Famas, des armes de guerre, n’ont pu, sur ordre de leur hiérarchie, intervenir aux côtés des policiers de la BAC (brigade anticriminalité) du Val de Marne arrivés les premiers et d’un commissaire de police, accompagné de son chauffeur, qui n’a pas hésité à rentrer dans la salle de concert et a tué l’un des terroristes.
Ces policiers, sous-équipés, qui se faisaient tirer dessus par les terroristes armés de kalachnikov, ont demandé aux soldats de leur prêter leur Famas. Les militaires, obéissant au réglement, ne se sont pas départis de leur arme.
Ce n’est pas la première fois que des familles demandent à la justice de faire la lumière sur ce point. Gérard Chemla, avocat pénaliste à Reims, représentant quatre vingt autres victimes et ayants droit du Bataclan, avait, en 2016, fait une demande d’acte aux juges d’instruction « pour qu’ils enquêtent sur la non autorisation aux militaires de donner leur arme ». « Le juge m’avait répondu : Je ne suis pas saisi de ces questions ». Maitre Chemla avait alors tenté un recours devant la Cour d’appel, qui n’avait pas eu de suite.