« J’étais une infirmière pour 20 patients. Des fois quand on avait deux urgences en même temps, malheureusement on était obligées d’appeler du secours parce que tout seule c’est pas possible, et malheureusement des fois l’aide qu’on attend arrive trop tard, donc on est obligées de choisir entre les deux patients voir celui qui a le plus de chances de survie. »
Manifestation des infirmières : "On ne peut plus être seule
avec 26 patients dans un service !"
Quelque 200 infirmières et infirmiers se sont rassemblés, mardi à Paris, pour dénoncer à nouveau leurs conditions de travail et réclamer une revalorisation de leur profession.
Elles ont en commun leur diplôme, mais la réalité de leurs métiers respectifs est très différente. Quelque 200 infirmières et infirmiers ont manifesté, mardi 24 janvier, à Paris, pour dénoncer à nouveau leurs conditions de travail et réclamer une revalorisation de la profession et de ses spécialités. Des rangs clairsemés par le froid et, surtout, par la dispersion syndicale : si une dizaine d’organisations avaient appelé à la grève, la FNI, premier syndicat d’infirmiers libéraux, la Fnesi (étudiants) ou encore l’intersyndicale CGT-FO-SUD ne s’étaient pas associés au mouvement cette fois-ci.
Il n’empêche. La colère des soignants n’est pas retombée depuis le 8 novembre, où ils étaient des milliers à défiler dans les rues, émus par le suicide de cinq d’entre eux au cours de l’année 2016. Les 30 millions d’euros débloqués par le gouvernement pour une meilleure prise en charge de la souffrance des soignants qui travaillent en milieu hospitalier n’y ont rien fait. Franceinfo est allé à leur rencontre.
Marie-Pierre, Marie-Christine et Sylvie, cadres de santé : « Où sont les 30 millions ? »
- Marie-Pierre, 58 ans, Marie-Christine, 57 ans, et Sylvie, 51 ans, cadres de santé, dans la manifestation des infirmières, le 24 janvier 2017 à Paris
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Entre les abandons et les départs en retraite non remplacés, cette spécialisation souffre d’un manque d’effectifs chronique, comme l’ensemble de la profession. « Où sont les 30 millions annoncés par Marisol Touraine [la ministre de la Santé] ? », fustige Sylvie, pointant « une restriction budgétaire terrible dans les hôpitaux et des infirmières épuisées ». La parution d’un décret, début janvier 2015, leur permettant de réaliser des actes chirurgicaux exclusifs est « inapplicable pour l’instant », selon Marie-Christine, faute d’Ibode en nombre suffisant dans les blocs.