Le lapsus de Valls, qui perd ses moyens quand il aborde « Dieudonné » et « Soral » :
Mais aussi le débat sur la laïcité, avec cette déclaration savoureuse de Valls :
« Ma laïcité, c’est celle de Caroline Fourest, c’est celle d’Élisabeth Badinter »
Revenu universel, temps de travail, déficit, port du voile, état d’urgence... Le Figaro a listé les huit points clés de la confrontation entre les deux finalistes socialistes, qui ont étalé leurs divergences pendant deux heures sur presque tous les sujets abordés.
Pourquoi ils pensent chacun être le meilleur candidat de la gauche
Sans répondre à la question introductive de l’émission, Benoît Hamon concentre ses tirs sur ses adversaires : « la droite totale » de François Fillon et son « projet de régression sociale », et Marine Le Pen avec un « projet nationaliste et xénophobe ». « Si la gauche ne veut pas jouer le rôle de figurant, elle doit tourner le dos à l’ordre ancien », ajoute le député des Yvelines.
De son côté, Manuel Valls commence par se féliciter de débattre avec son camarade socialiste, « pour qui j’ai du respect et de l’amitié ». « Nous partageons des valeurs et des combats communs, mais aujourd’hui, c’est un vrai choix qui est proposé aux Français. Je crois que la gauche est toujours utile aux français ». Il entend ainsi « porter une société du travail » et « un nouveau modèle de solidarité ».
Emploi : Hamon et Valls ne travaillent pas dans la même direction
Le député des Yvelines assure que la révolution technologique « va raréfier le travail ». « Un rapport de l’OCDE montre que pour la France, 10% des emplois seraient menacés. Un emploi sur deux pourrait être directement impacté par l’automatisation », assure Benoit Hamon.
Analyse exactement opposée de Manuel Valls. « Je ne veux pas d’une vision qui dit : “le travail disparaît, on s’y résout et on distribue un revenu à chacun” », lance l’ex-premier ministre à l’encontre de son rival et sa proposition d’instaurer un revenu universel, qualifié de « vieille idée » et de « message d’abdication par rapport aux mutations ». « La volonté de Benoît Hamon est qu’on renonce à la société du travail, on accepte le chômage et on distribue à chacun la même somme. Le coût est exorbitant pour la société. Cela coûterait 400, 450 milliards. Je suis le candidat de la feuille de paie, et je ne veux pas que Benoît Hamon soit le candidat de la feuille d’impôt ».
Une leçon qui attire une réplique sèche de son concurrent : « Je pense que tu n’as à opposer aux études de l’impact sur la révolution numérique que ta foi ». Puis il enfonce le clou, en encourageant à nouveau la baisse du temps de travail.
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Port du voile : « l’accommodement » contre « la liberté »
L’ex-locataire de Matignon juge que le port du voile est un asservissement de la femme.
« La laïcité est un bouclier, c’est la liberté de croire ou de ne pas croire. J’ai vu la montée des communautarismes, des fondamentalismes, et la mise en cause de la place de la femme dans notre société. J’ai voté la loi de 2010 interdisant la burqa. C’est un combat politique, tranche Manuel Valls. Il ne peut pas y avoir le moindre accommodement parce que nous devons protéger nos compatriotes de confession musulmane qui sont sous pression des fondamentalistes. »
« La laïcité n’est pas un dogme de plus. C’est l’art de vivre ensemble », rétorque Benoît Hamon. « Quand une femme décide librement de porter le foulard islamique, elle est libre de le faire. Les musulmans ont le droit de pouvoir exprimer ce que sont leurs convictions. La droite et l’extrême droite utilisent la laïcité comme un glaive contre nos compatriotes musulmans », estime-t-il.
Seul (mini) point d’accord : les deux candidats sont opposés au port du burkini.