Depuis le mois de juin, cinq infirmières ou infirmiers se sont suicidés en France. Et trois d’entre eux ont clairement laissé des lettres mettant en cause leurs conditions de travail. Ces évènements tragiques seraient révélateurs de la grande souffrance de cette profession, souvent passée sous silence.
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« Malheureusement nous avons moins de considération que les vitres cassées de l’hôpital Necker, qui avaient entraîné un déplacement de la ministre » déplore Thierry Amouroux, secrétaire général du Syndicat national des professionnels infirmiers.
Depuis quatre ans, le budget de la fonction hospitalière a été drastiquement réduit. « Et la première variable d’ajustement, c’est le personnel. Il y a de moins en moins d’infirmiers pour de plus en plus de patients », explique Thierry Amouroux. Résultat : la charge de travail des infirmiers explose, au détriment de l’accompagnement du patient. « C’est une perte de sens du métier d’infirmier », ajoute M. Amouroux.
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Marisol, encore combien de suicides d’infirmiers
pour que tu daignes t’exprimer ?
Cet été, cinq infirmières et infirmiers se sont donnés la mort en France, mettant en cause au premier plan la dégradation de leurs conditions de travail. Charline est infirmière, elle s’inquiète du silence de Marisol Touraine à ce sujet, alors qu’elle est ministre de la Santé. Explications.
Bonjour Marisol, comment vas-tu ?
Oui, tu remarqueras que je te tutoie et que je m’inquiète de ton état. Un peu comme je le fais avec mes patients, ceux que j’apprécie bien. Mais ce n’est pas vraiment la sympathie qui me fait te dire « tu », c’est plutôt l’émotion qui me ferait oublier le protocole, tu vois.
Je me dis qu’en te tutoyant et en te demandant comment tu vas, tu t’intéresseras enfin à moi, enfin à nous, les infirmiers. Je t’imagine déjà lever les yeux vers les moulures du plafond blanc de ton bureau en te disant surement : « Mais qu’est-ce qu’ils ont encore ? Pourquoi vont-ils râler cette fois ? »
Pour trois fois rien, je te rassure… Enfin juste pour deux trois morts, cinq pour être précis.
Je viens de passer sur ton compte Twitter et tu sembles toute peinée du décès de Sonia Rykiel. C’est vrai que c’était une chouette nana, qui a sacrément œuvré pour la mode en France et j’aurais vraiment adoré qu’elle fasse quelque chose pour nos blouses blanches mal taillées et pour ce code barre ingrat qu’ils persistent à nous coller sur le haut de nos pantalons à l’élastique trop serré. Mais Madame Rykiel avait d’autres préoccupations dans son milieu de la mode, un peu comme toi, dans ton ministère.
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Les ravages du capital analysés chez Kontre Kulture