La justice soupçonne l’existence d’un véritable système familial d’escroquerie aux aides d’État. Déjà au cœur d’une enquête financière, la famille de Théo, ce jeune homme d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) victime d’un viol présumé lors d’une interpellation en février dernier, est une nouvelle fois dans le collimateur de l’inspection du travail.
Le 10 avril, l’administration a effectué un signalement (article 40) auprès du parquet de Paris concernant une association domiciliée dans le XVIIIe arrondissement de la capitale dans laquelle apparaît en sous-main Michaël Luhaka, 33 ans, un des frères de Théo.
Essence de la réussite, qui est « spécialisée dans le secteur des organisations religieuses » a recruté seize emplois d’avenir en Ile-de-France depuis février, pour lesquels les aides d’État aux contrats ont été suspendus dès signalement.
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C’est le troisième signalement effectué par l’inspection du travail à la justice, la cinquième procédure en cours. Prévention de la violence dans les quartiers, enseignement des sports de combat, formation de footballeurs et désormais organisation d’activités religieuses... l’inspection du travail a recensé au moins cinq associations ou sociétés commerciales créées depuis 2011 par Michaël ou Grégory Luhaka, deux des frères de Théo. À chaque fois, les salariés sont recrutés sous contrat d’avenir mais ne sont jamais payés et l’Urssaf ne perçoit pas les cotisations.
« Attention je suis un entrepreneur à la base, je fais beaucoup de projets, je me suis souvent loupé car je n’ai pas les compétences de gestion », nous expliquait le 24 février Michaël Luhaka, contestant toute escroquerie. Pourtant, la plupart des structures sont aujourd’hui en liquidation judiciaire et son dirigeant, interdit bancaire, parfois poursuivi aux prud’hommes.