Revoilà notre troubadour national qui met en rimes les idées nouvelles pour en faire une poésie crachée à la figure de ceux qui nous méprisent. C’est bien posé, bien léché, bien amené. Longue vie à la tradition chansonnière nationale, qui mêle humour et irrévérence.
« Range BHL dans ta boutique
Et ses concepts philosophiques
Largués sur les peuples pacifiques
À grands coups de tirs ballistiques »
De l’autre côté de la barrière sociale, du côté de Macron et de ses amis de la Rotonde (le Fouquet’s version 2017), il y a Édouard Baer, ex-trublion de Canal+ et réalisateur dilettante à la ville, qui œuvre à nouveau sur Radio Nova. Il a pondu une chanson où il laisse libre cours à son inquiétude :
« La toile et ses toutes petites joies
Le courage de l’anonymat
Et on salue d’un même crachat
Le retour de la Bête immonde
Et ceux qui dînent à la Joconde »
On voit qu’Edouard n’est pas très fan de l’Internet, qu’il résume à un réceptacle de toutes les bassesses. Ce qui n’est pas entièrement vrai. Quant à sa dénonciation de la Bête Immonde, on espère pour lui qu’il s’agit de second degré, voire de troisième. Mais non, l’animateur mondain est en train de faire de l’antinationalisùe primaire, comme son ex-comparse Ariel Wizman, qui a un peu disparu des radars.
Aidons-le à avoir les idées plus claires, au milieu des vapeurs d’alcool : la Bête immonde ne serait-ce pas plutôt le visage de l’Oligarchie, incarnée par le jeune & joli Macron, c’est-à-dire le fascisme ultralibéral à visage humain ?
Par ailleurs, dans son texte de talk over à la Gainsboug, Baer a-t-il voulu parler du dîner privé des 200 convives en l’honneur du truand artistique Jeff Koons au Louvre, sous le portrait de la Joconde, ou bien a-t-il confondu avec la soirée de victoire électorale du 1er tour des amis de Macron à la Rotonde, dans le quartier de Montparnasse ?
Il y a débat, tant l’habitué des soirées Castel est capable de tanguer, un verre à la main, avec les mots et les clichés...