C’est la question que tous les lecteurs (un peu avisés) de Paris Match se posent depuis la sortie du dernier numéro, avec Nicolas & Carla en couverture. Nico dépasse sa femme d’une bonne tête, ce qui ne lui ressemble pas : Carla mesure en effet 1m75 et Nico dans les 1m65, peut-être 66. Comment la photo de une est-elle alors possible ? Nicolas mesure-t-il désormais 1m90 ?
Des internautes courageux ont essayé de trouver une solution rationnelle à cette incongruité politico-physiologique.
Après vérifications, il semble que la vérité soit ailleurs, et c’est le grand Daniel Schneidermann, l’homme qui vient d’assassiner ou de tenter d’assassiner Ardisson dans un article, qui la dévoile :
"Nicolas Sarkozy se trouvait, sur l’image qui a été choisie pour la couverture, sur une marche plus haute que celle de son épouse". Tout s'explique, c'était le hasard. https://t.co/hjNNfdB087
— Daniel Schneidermann (@d_schneidermann) 4 juillet 2019
Il y a 10 ans, un article relativement scientifique avait décortiqué la technique sarkozienne pour gagner 10 centimètres.
« L’objectif de toute désinformation est de créer ce que l’on pourrait appeler une fausse réalité. La complaisance des médias à faire tourner du matin au soir des "infos" stigmatisant d’infimes détails du comportement de Ségolène Royal (jusqu’à la pure invention : faire passer une phrase de chanson créole pour une volonté affichée de “tout casser, y compris la République"), participe d’une opération de falsification du réel, ou de fabrication d’un "faux réel".
Cette opération est, on le sait, initiée par la cellule de "snipers UMP" se réunissant chaque matin sous la direction de François Fillon, dans le but avoué de flinguer Ségolène (en application du principe suivant, importé des USA : une campagne se gagne non en défendant ses idées, mais en détruisant l’adversaire).
Or, en ce qui concerne la falsification du réel, Nicolas Sarkozy se trouve être le tout premier à donner l’exemple : ceci avec lui-même dans le rôle du lapin cobaye.
Nicolas Sarkozy tente de se faire passer pour ce qu’il n’est pas
1. Physique => chaussures leurres, photos truquées, haussement sur pointe des pieds, pour tenter de masquer sa basse taille.
2. Caractère, personnalité => voix et ton de plus en plus facticement doux et posés (jusqu’au ridicule), pour tenter de gommer son image (vraie) d’histrion énervé.
3. Projet politique => Sarkozy se met maintenant à quasiment réciter des extraits du Contrat Social de Rousseau, à invoquer Jaurès, pour tenter de masquer aux yeux des électeurs de gauche son image (vraie) de néo-libéral atlantiste, flirtant avec les thèmes de campagne du Front National dont il convoite les électeurs. »
On ne parlait pas encore de fake news à l’époque mais c’était en germe. En 2009, une autre mise en scène avait fait les gorges chaudes des journalistes de la RTBF...
Dès lors, les clichés compromettants sortaient de partout. Qui étaient les auteurs de ces fuites dérangeantes ? Nous ne le saurons sans doute jamais. Mais le mal était fait.
Bonus : Sarkozy par Canteloup le 14 mars 2012
« Je fais tout pour la croissance »
Conclusion
La communication, c’est bien, mais il faut savoir la maîtriser sinon ça fait un effet inverse. Un exemple avec ce sujet de Quotidien de Yann Barthès :
Dès qu’il sait qu’il est à l'image, Sarkozy sourit. Mais il n’écoute pas, et parfois, le sujet ne s’y prête pas du tout. #Quotidien pic.twitter.com/fg5eEUF6GM
— Quotidien (@Qofficiel) 4 novembre 2016