Ce n’est pas la taille qui compte et ces femmes mesurant moins de 1,30 le prouvent de belle manière en défilant sur les podiums de la Fashion week à Paris.
À bas les diktats des podiums ! Glamour et sûres d’elles, une dizaine de mannequins de petite taille, américaines et françaises essentiellement, ont défilé vendredi sous les bravos du public lors de la prestigieuse Fashion Week de Paris.
Seul critère de casting pour ces top-models atypiques qui portaient des tenues créées sur mesure par l’agence new yorkaise Creative Business House : ne pas dépasser 1,30 mètre. Bien loin des mannequins longilignes qui arpentent habituellement les podiums.
L’association française Donnons-leur une Chance a été cofondatrice, avec Creative Business House, de ce « défilé des personnes de petite taille » ou « défilé des ppt » - baptisé « The Dwarf Fashion Show » de l’autre côté de l’Atlantique. Il en est à sa troisième édition, après une première en septembre 2014 à Paris, suivie par New York cet hiver. Deux autres défilés sont prévus en 2016, à Dubaï et Tokyo.
C’est dans le Salon des Maréchaux du ministère de la Culture que Christine, Ophélie, Emma, Hélène, Melissa ou Ismahn, coiffées et maquillées par des pros, ont défilé avec assurance et dans la bonne humeur, prenant la pose face aux photographes et aux caméras. La Londonienne Lucy, 16 ans, a clos le défilé, en robe de mariée, comme il se doit...
Déjà New York
Certaines, comme la Californienne Christine, avaient déjà participé à la Fashion Week de New York. Pour la Française Emma, c’était une première. « C’est pour changer le regard des gens sur nous et parce que j’aime la mode que j’ai eu envie de défiler », explique-t-elle à l’AFP. « Et cela pourrait donner l’idée aux créateurs de faire des vêtements pour nous. »
Pour les initiateurs de cet événement, il s’agit de contrer les « diktats discriminants de la beauté ». C’est aussi la possibilité de promouvoir l’égalité des chances dans le monde très stéréotypé du mannequinat et de répondre aux attentes des « ppt » fashionistas en matière de vêtements.
La mode s’ouvre peu à peu à la différence. Ainsi, la Fashion Week de New York a accueilli en septembre une jeune trisomique australienne, Madeline, et une Américaine, Rebekah Marine, née sans avant-bras droit. Madeline est déjà engagée en 2016 aux Fashion Weeks de Tokyo, Milan et New York. En 2006, John Galliano avait déjà fait défiler des personnes de petite taille, des femmes rondes ou âgées.
Prochaine étape ? Intégrer des personnes de petite taille dans un défilé de mannequins classiques ? Ce serait un pas de plus pour bousculer les tabous de la mode.
Revoir les analyses d’Alain Soral sur les jeux Paralympiques et la mise en avant des handicapés (extraits des entretiens d’octobre et novembre 2012) :