Alors que le Collège national des gynécologues et obstétriciens français vient de tirer la sonnette d’alarme sur l’exposition des enfants à la pornographie, Muriel Prudhomme, gynécologue et directrice scientifique de Questions d’ados aux éditions du Diable-vauvert, est l’invitée de la Midinale.
Verbatim
Sur l’impact de la pornographie sur les jeunes
« C’est difficile de rentrer dans la sexualité par le biais de la pornographie. »
« La pornographie peut entraîner des traumatismes qui vont durer toute une vie. »
« Ça gomme toute l’importance de la relation à l’autre. »
[...]
Sur l’impact de la pornographie sur la sexualité
« L’âge du premier rapport sexuel n’a pas beaucoup bougé : on est toujours autour de 17 ans, c’est-à-dire que les jeunes regardent de la pornographie avant leur premier rapport sexuel. »
« Ça fait croire aux jeunes que la pornographie, c’est la sexualité. Sauf que ça ne l’est pas. »
[...]
Sur l’importance des professionnels dans l’éducation à la sexualité
« Les parents ne sont pas forcément les mieux placés pour parler de sexualité avec leur jeune. »
« Il faut que les jeunes puissent en parler avec des professionnels : dans les centres de planification, dans les centres de dépistages et d’information sur les maladies sexuellement transmissibles. »
« Il y a des professionnels formés mais ils sont en nombre insuffisant. »
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Sur les problèmes du statut de la femme dans la pornographie
« L’image de la femme est souvent extrêmement négative, une femme-objet, qui se laisse faire, extrêmement passive. »
« On ne parle pas de la même façon quand on est une fille et quand on est un garçon. »
« L’âge de la puberté, il n’est pas le même pour les filles et pour les garçons. »
« La question centrale, c’est celle de l’image de la femme. »
« On a plus l’impression que l’on recule sur un certain nombre de valeurs plutôt qu’on avance. »