« Il existe une relation négative entre le temps passé à regarder de la pornographie et la quantité de matière grise présente dans une zone du cerveau liée à l’apprentissage et à la mémoire » : ce résultat d’une étude menée par l’Institut Max Planck pour le Développement humain, à Berlin, en 2014 fait partie des faits rapportés par le site hispanophone Infocatolica cataloguant les multiples effets néfastes d’une addiction semblable à la consommation de stupéfiants.
À l’heure où 41,7 % des internautes espagnols consultent des pages de pornographie – selon des données relevées en 2014 également – cette réalité effarante laisse imaginer l’étendue des dommages.
Dommages d’autant plus graves qu’ils affectent les plus jeunes. Facilement accessible en ligne, la pornographie est loin d’être réservée aux 18 ans et plus et multiplie les dégâts de toutes sortes, si bien qu’on a pu le qualifier en Espagne de « crack de l’addiction au sexe ».
Visionner de la pornographie réduit la matière grise du cerveau
La disparition de la matière grise chez les consommateurs de pornographie est directement liée à la durée de visionnage de pornographie ; elle a été constatée par IRM sur un échantillon de 64 hommes aux rythmes de consommation divers, ainsi qu’une réduction du flux d’informations vers les ganglions basaux. Selon l’étude de l’Institut Max Planck, ces dommages pourraient avoir pour cause la stimulation intense des zones de récompense du cerveau où se libèrent l’oxytocine et la dopamine. D’autres recherches ont montré que c’est cela qui crée l’addiction.
Une autre étude menée l’an dernier à l’université de Cambridge a permis de constater que la consommation de pornographie provoque des effets similaires à ceux de l’usage de stupéfiants, avec un syndrome d’anxiété en cas de « sevrage » d’images sexuellement explicites, sans augmentation du désir sexuel pour autant. Il en va de même pour les toxicomanes qui désirent la drogue mais n’en tirent aucun plaisir.