D’après Ali al-Hassi, porte-parole des unités chargées de la protection des installations pétrolières, deux chasseurs Mig, appartenant aux jihadistes du mouvement Fajr Libya, ont décollé de Syrte afin de bombarder Al-Sedra, l’un des plus importants terminaux d’hydrocarbures de Libye.
La DCA a contraint les deux chasseurs à faire demi-tour, et en représailles, l’aviation libyenne (désormais sous l’autorité du général Khalifa Haftar, nommé commandant général de l’armée après l’avoir promu lieutenant-général) a effectué plusieurs raids sur les ports pétroliers de Ras Lanouf et Es Sider, et sur les villes de Misrata et Tripoli (la capitale, aux mains du Congrès général national, le Parlement sortant, proche des groupes islamistes).
Les frappes ont visé notamment Milaga, l’aéroport militaire de Tripoli où sont concentrés les combattants islamistes, le seul en service depuis que l’aéroport civil a été en partie détruit l’été dernier lors de combats entre milices.
Les combats n’empêchent pas les multinationales de sonder le sous-sol du pays : la compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) et le géant pétrolier italien ENI ont découvert un nouveau gisement de gaz après le forage du puits d’exploration situé dans le bassin de Sabratha à 50 km à l’ouest de Tripoli, à environ 80 km de la côte : une découverte qui devrait attiser la convoitise des différents protagonistes du conflit libyen.
Au niveau international, après avoir suspendu sa participation aux réunions de sortie de crise, sous l’égide de l’ONU, suite à un attentat revendiqué par l’État islamique qui a fait 45 morts le 20 février, le Parlement de Tobrouk (reconnu par les Occidentaux) a annoncé son retour à la table des négociations dès jeudi au Maroc.
Chez le voisin tunisien, les autorités multiplient les opérations de l’armée et de la garde nationale dans les zones montagneuses de Jendouba et Le Kef ainsi qu’à Kasserine, afin de contrer les tentatives d’infiltration de jihadistes de Libye.