Les autorités libyennes ont réitéré leur demande d’armement aux puissances occidentales.
Le gouvernement libyen, reconnu par les Occidentaux et réfugié à Tobrouk (en opposition au gouvernement proche des islamistes qui siègent à Tripoli), est hostile à une nouvelle intervention militaire étrangère et réclame un renforcement des capacités de l’armée libyenne, comme l’a souligné le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Dayri, qui évalue à 5 000 le nombre de combattants jihadistes qui sévissent dans le pays dont l’État islamique qui contrôle deux villes, Derna dans l’est et Syrte au centre :
« Le temps presse. En l’absence d’une solution politique, le pays peut être entraîné dans une véritable guerre civile comme en Syrie. La formation d’un gouvernement d’union nationale est une priorité libyenne, avant d’être une demande internationale. Mais si nous parvenons dès demain à former un tel gouvernement, il nous faut de l’aide pour l’armée libyenne. Or je n’ai trouvé aucune réponse convaincante aux États-Unis ou en Europe, seulement des assurances qu’il y aurait une action internationale et non une intervention. »
Sur le plan diplomatique, le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, et son homologue tunisien, Taïeb Baccouche, se sont rencontrés afin de coordonner leur effort dans le dossier libyen, Rome souhaitant une solution politique dans le cadre de l’ONU et Tunis réaffirmant son opposition à « toute ingérence militaire en Libye ».
Sur le terrain politique, le parlement libyen de Tobrouk a décidé de créer un poste de « général en chef de l’armée » et de le confier au général Khalifa Haftar, qui depuis des mois a constitué « un embryon d’armée nationale ». Cependant, des membres du gouvernement al-Thani se méfie de cette nomination, craignant que M. Haftar ne suive la voix du maréchal égyptien al-Sissi et s’arroge tous les pouvoirs.