Le moins qu’on puisse dire, c’est que les masques politiques tombent. Alors qu’elle passait pour une philosophe indépendante d’esprit et plutôt sensée, notamment sur la GPA, voilà qu’Élisabeth Badinter bascule dans l’islamophobie la plus décomplexée, et ce ne sont pas des « islamo-gauchistes », expression infamante avancée par BHL, qui le disent. Où l’on comprend qu’il est difficile, quand on fait partie de l’élite (intellectuelle et économique), de résister à la ligne dominante.
La philosophe Élisabeth Badinter prend la défense de la ministre Laurence Rossignol qui s’est dit « choquée » par ces marques de vêtements qui se lancent dans la mode islamique.
Dans une interview au Monde, la féministe estime que la ministre des Droits des femmes a eu raison de dénoncer ces enseignes. Laurence Rossignol avait fait polémique cette semaine en comparant les femmes qui choisissent de porter le voile aux « nègres qui étaient pour l’esclavage ». « La ministre a eu un mot malheureux en parlant de nègre, reconnaît Élisabeth Badinter. Mais elle a parfaitement raison sur le fond. Je pense même que les femmes doivent appeler au boycott de ces enseignes ».
Mardi, Le Parisien - Aujourd’hui en France consacrait un dossier à ce sujet, expliquant que Marks & Spencer et Dolce & Gabbana s’étaient lancées et que l’enseigne H&M lorgnait sur ce marché.
Dans la même interview, Élisabeth Badinter estime que « seule la loi peut protéger celles qui portent le voile sous la pression islamique. Or lorsqu’on les soutient, on est considéré comme islamophobe ». « Être traité d’islamophobe est un opprobre, une arme que les islamo-gauchistes ont offerte aux extrémistes », ajoute-t-elle avant d’expliquer que les « islamo-gauchistes sont une minorité, mais influente et largement relayée par les grands médias et journalistes de gauche ».