« Forte poussée de la popularité d’Emmanuel Macron, selon un sondage ». C’est le titre du Figaro de ce samedi 27mai 2023. C’est RTL qui a commandé ce sondage à BVA. Le site de la station, 2e radio de France, écrit :
Après avoir été au plus bas lors de la séquence houleuse de la réforme des retraites, la popularité d’Emmanuel Macron repart à la hausse. En effet, selon notre sondage RTL réalisé avec BVA et dévoilé vendredi 26 mai, le chef de l’État récolte désormais 32 % d’opinions favorables, soit 6 points de plus par rapport à son dernier score, le plus bas depuis la crise des Gilets jaunes en 2019 (26 %).
Selon un sondage BVA, la cote de popularité d'Emmanuel Macron et d'Elisabeth Borne rebondit pic.twitter.com/4mYnbiviDc
— BFMTV (@BFMTV) May 26, 2023
Pour nous, 32 % d’opinions favorables, ça veut dire 68 % d’opinions défavorables. Mais là n’est pas le problème. BVA et RTL auraient été capables, si Macron avait 99 % d’opinions défavorables, d’écrire qu’il a 1 % d’opinions favorables, en hausse par rapport à 0,5. Pour comprendre ce tour de passe-passe, il faut entrer dans l’histoire de BVA, et vous allez voir, tout s’éclaire. D’où tu parles, là est la question.
Pas besoin d’avoir fait Polytechnique (on ne dit plus l’ENA parce que cette école a été zappée par Macron, qui veut peut-être faire oublier qu’il a été magiquement placé dans la botte à l’époque) pour voir que le Président est impopulaire. Partout où il se déplace, les seules foules qui l’accueillent sont celles formées par des escadrons de CRS. Les Français, excédés par ces déploiements de force permanents et la menace de répression qu’ils agitent, rejettent dans leur écrasante majorité le petit potentat de l’Élysée.
Pour comprendre le lien BVA-Macron, il suffit de lire la page Wikipédia de la société d’études :
Créée en 1970 par Michel Brulé et Jean-Pierre Ville, qui donnent leurs noms à la société : « Brulé, Ville et Associé », BVA se spécialise d’abord dans l’automobile puis dans les panels agricoles. La société se développe ensuite dans la grande consommation, puis dans les sondages d’opinion dans les années 1980 grâce à l’élection de François Mitterrand. À partir de 2002, la société a développé de nouvelles spécialités à travers des acquisitions : les nouvelles technologies d’information et de communication (Actudes Interviews), le comportement du consommateur (In Vivo), les études qualitatives (Reason Why) ou la santé (EO/Consult). Les investisseurs ayant permis ce développement important se succèdent donc à partir des années 2000 avec Résalliance Conseil et Edmond de Rothschild Investment Partners, puis Ixen en 2007. La direction de BVA reprend le contrôle de l’entreprise en 2010 pour céder l’actionnariat principal au fond Montefiore Investment en 2013.
On apprend ensuite qu’« en 2017 les 51 % du capital détenu par Montefiore Investment sont repris par Naxicap Partners, filiale du groupe bancaire Natixis, spécialisée dans la gestion des fonds communs de placement à risque ».
C’est peut-être ce qui a fait le malheur de BVA puisque depuis, c’est la cata : un redressement judiciaire en 2020 avec 500 emplois menacés, la valse des repreneurs et finalement, la banque Natixis qui reprend le contrôle.
Mais le meilleur est à venir sur Wikipédia, avec l’intertitre mortel « Au service d’Emmanuel Macron » :
BVA, est sollicité en 2017 « pour donner un coup de pouce à la campagne d’Emmanuel Macron, travailler sur le site internet, en encourageant les adhésions et les dons ». « Chaque note de BVA est facturée entre 2 000 et 5 000 euros ».
C’est pareil pour la presse : elle écrit de plus en plus de conneries, elle vend moins, elle entre moins de pubs, elle demande plus de subventions, elle doit relayer la soupe du gouvernement, c’est-à-dire des conneries, du coup elle vend moins, etc. La presse est soit vendue au grand capital via les grandes régies publicitaires du type Publicis, soit au gouvernement. Elle peut faire un mix entre les deux, équilibrer un peu ses dépendances, mais le résultat est le même. Et quand il n’y a ni pubs ni subventions étatiques, par exemple chez Charlie ou au Canard enchaîné, eh bien c’est l’abrutissement gauchiste (même pas obligatoire !) qui condamne les titres, à terme.