Le titre est mi-racoleur mi-populiste, mais il fallait bien donner envie de regarder ce reportage. Nous ne faisons pas dans le misérabilisme qui consiste à prendre parti pour les pauvres contre les riches, pour les démunis contre les nantis, parce que les choses ne sont pas aussi simples.
Pour exemple, dans ce reportage, les personnes filmées se retrouvent à la rue par choix mais aussi par contrainte, des contraintes qui ne sont pas toujours bien définies, bien conscientes.
Nono et son camion agonisant qui a 500 000 km au compteur, Jenica et ses dreadlocks, les douches rares, la bouffe pas chère, les contrôles des gendarmes, les chiens à nourrir, la mécanique incertaine, c’est le quotidien des jeunes routards.
Pierre-Anaël, lui, totalise six ans de rue, seul, à pied, avec son chien. Et son ordinateur portable qui le relie aux autres, à sa famille, dont il s’est échappé, ce « passé familial douloureux ». On n’en saura pas plus. Il est serveur de métier, retrouve parfois du travail, parfois la rue.
Enfin, Joël, flanqué de Tim, traverse la France à 4 km/h en roulotte tirée par deux chevaux sauvés de l’abattoir. Pour lui, tracer la route permet d’échapper à ses démons, à son démon.
On peut avoir envie de « bouger », de « voir du pays », de changer de « paysage » selon son bon gré, et on se retrouve à planter deux millions d’échalotes en Bretagne, à genoux, avec un petit chariot, par des temps incertains, un boulot que même les migrants ne veulent pas faire.
Le prix d’une « autre vie »
Alors, la liberté là-dedans, elle est où ? En ont-ils plus que ceux qui bossent dans le « système » ?
À chacun de se faire son opinion. Il y a ceux qu’on peut aider, ceux qui s’aident ou s’entraident, et puis ceux qu’on peut difficilement aider.
Bon voyage dans la France des routards de la galère ou de la liberté, une liberté qui se paye cher. Mais nous, on connaît ça !