Michel Leeb fête actuellement ses 40 ans de carrière. C’est un comédien accompli, qui a écumé les salles de France et du monde. Il fait rire les gens avec ses grimaces et ses imitations. Il a eu un petit problème quand on lui a reproché de se moquer des Africains, mais lui soutient le contraire. On l’a cru.
Dieudonné a été accusé de se moquer des juifs. Sauf que lui, on ne l’a pas cru, et il a été vertement puni pour ça. On appelle ce phénomène irrationnel le deux poids deux mesures, et c’est une spécialité française due à la communautarisation du pouvoir politico-médiatique.
Récemment, une autre tuile est venue tomber sur la tête de l’imitateur. En plus des Noirs, Michel a imité Danny Kaye, un comique américain. Mais quand on dit imiter c’est imiter, comme un singe le ferait, sans oublier un seul geste. Démonstration.
Mais il a aussi imité à la perfection Victor Borge :
Michel rejoint donc la grande famille des plagiaires aux côtés de Gad Elmaleh, Jamel, Arthur, Tomer Sisley, tous ces humoristes qui ont triché pour gagner plus de gloire et d’argent. Ce n’est pas très moral, et il serait juste de les boycotter.
Pour la suite, le portrait saignant de Michel Leeb, nous laissons la parole au jeune Mehdi Ba, de la rédaction de Jeune Afrique.
« L’Africain » de Michel Leeb : « Pas une once de racisme », vraiment ?
À l’heure de fêter ses 40 ans de carrière, l’humoriste français Michel Leeb ressuscite son personnage mythique, « l’Africain », sans éprouver le moindre état d’âme à propos des clichés raciaux qu’il véhicule...
Sa carrière a atteint son apogée en des temps où le morphisme n’avait pas encore dicté sa loi aux blockbusters cinématographiques. Sans quoi les producteurs se seraient certainement disputé sa collaboration, les uns en vue de l’intégrer au casting de La Planète des Singes, les autres en espérant le voir camper le roi Louie dans le nouveau Livre de la jungle.
Le comédien français Michel Leeb mime en effet les singes comme personne : leur gestuelle, leurs mimiques, leurs cris… À ceci près que dans ses sketches, depuis quatre décennies, ce ne sont pas les singes qu’il évoque en grimaçant, mais bien les « Africains ». Ou plutôt « l’Africain », au singulier, comme on désignerait le dauphin, la sauterelle, ou toute autre espèce animale.
Comique d’un autre temps
Michel Leeb est un comique venu d’un autre temps, mais qui a su rester en phase avec l’époque. La preuve : après une tournée à travers l’Hexagone, il conclura en fanfare la célébration de ses 40 ans de carrière, du 14 décembre 2017 au 7 janvier 2018, au Casino de Paris.
Le 4 novembre, il alléchait les téléspectateurs de Salut les terriens, sur la chaîne C8, où l’avait convié Thierry Ardisson, révélant que le personnage qui l’a rendu célèbre au début des années 1980 serait à nouveau de la partie en 2017.
« Actuellement je fais ce qu’on appelle “l’Africain”. Ça veut dire que je raconte l’histoire du jazz [il emprunte subitement un accent “Y a bon Banania”, roulant les “r” à l’excès] en parrrtant de l’Afrrrique, vrrraiment, avec un personnage qui parrrle de cette manièrre-là, parce que l’Afrrrique, c’est ce langage-là. »
À ses côtés, Marina Carrère d’Encausse, médecin, animatrice sur France 5 et invitée de l’émission, se gondole, tout comme Thierry Ardisson. Ce dernier n’aura même pas le temps de lui poser la question traditionnelle que chacun de ses confrères se sent obligé de lancer à Michel Leeb lorsqu’il le reçoit : son « Africain » ne véhiculerait-il pas, par hasard, quelques clichés lourdement racistes ?
« Il n’y a évidemment pas une seconde l’once d’un millième de racisme ! », clame spontanément l’intéressé, la main sur le cœur.