Face aux recours de diocèses pour défendre l’accès de fidèles à la messe selon l’ancien rite, le pape publie un rescrit retirant tout pouvoir aux évêques locaux sur ce dossier. Rome décidera seul désormais.
Le pape François resserre l’étau autour des traditionalistes. Lors d’une audience accordée ce lundi au cardinal anglais Arthur Roche, préfet du dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements, le pape a formellement validé un rescrit, sorte de décret juridique, retirant quasiment tout pouvoir de gestion du dossier traditionaliste aux évêques locaux, au profit du seul Vatican. Le texte a été publié ce mardi.
Rome devient ainsi le décideur ultime sur deux points précis. Le premier est l’autorisation éventuellement accordée à de jeunes prêtres ordonnés après le 16 juillet 2021 de célébrer la messe selon l’ancien missel de 1962, en vigueur avant le concile Vatican II, surnommée « messe en latin ». Le second est la possibilité d’utiliser une église paroissiale ou d’ériger une paroisse personnelle pour la célébration eucharistique selon l’ancien rituel. Sur ces deux points, l’évêque local ne pourra plus rien décider sans le feu vert romain.
C’est Benoît XVI qui avait permis en 2007 que la célébration de la messe selon l’ancien rituel catholique soit possible au titre d’un rite « extraordinaire » et dans un souci de « réconciliation ». À certaines conditions toutefois, dont l’existence d’une communauté de fidèles « stable » qui devait attendre l’autorisation de l’évêque local, alors chargé de ce discernement.
Mais le succès pastoral obtenu depuis par ces communautés traditionalistes, aux États-Unis et en France notamment (affluence, forte présence de jeunes et de familles, vocations sacerdotales et religieuses nombreuses), a conduit François à abroger juridiquement le 16 juillet 2021 cette libéralité pour éviter, disait-on à Rome, la constitution d’une Église catholique « parallèle » considérée très critique sur la réforme liturgique du concile Vatican II.