La bataille fait rage entre Jean-Luc Mélenchon et Nicole Belloubet, ministre de la Justice, ou de ce qu’il en reste. Le leader de La France insoumise comparaît les 19 et 20 septembre 2019 au tribunal de Bobigny pour son coup de sang pendant la perquisition d’octobre 2018 au siège de son parti. Comme pour le RN, LFI avait été plombée par la Macronie avec une histoire faiblarde d’emplois fictifs au Parlement européen, ce dont tout le monde se fiche. Mélenchon, qui accuse Belloubet et derrière elle Macron d’un procès politique, vient de balancer une entourloupe ou un oubli du ministre lors de sa déclaration de patrimoine 2017. Les chaises commencent à voler...
Voici des extraits charmants de l’interview de Mélenchon dans le JDD :
« Castaner et Belloubet ? "Deux incapables"
Parmi les membres du gouvernement, Jean-Luc Mélenchon s’en prend longuement à deux d’entre eux, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, et la garde des Sceaux, Nicole Belloubet : "[Ils] sont deux incapables, la risée de leur ministère et notre honte à l’étranger."
"Ils n’assument plus l’autorité de leur fonction", dit encore le député insoumis qui développe : "Où en est la police ? Les sanctions ne sont plus appliquées. Les syndicats et l’extrême droite mènent le bal. Ils appellent à manifester le 2 octobre en mettant en cause comme des factieux le chef de l’État ! Où est Castaner ?"
Jean-Luc Mélenchon attaque ensuite la ministre de la Justice : "Belloubet n’ouvre aucune enquête contre les violations du secret de l’instruction. Pourquoi ? Voyez : qui était ministre avant Belloubet ? François Bayrou, éliminé à cause d’une enquête préliminaire. Et avant ? Jean-Jacques Urvoas, aujourd’hui sous le coup d’une procédure judiciaire. Quel autre corps d’État bénéficie de ce privilège de faire partir son ministre ou de régler ses comptes avec lui une fois parti ? Belloubet a peur de ses subordonnés." »
Belloubet, invitée du Grand Jury sur RTL dimanche 15 septembre 2019, a admis avoir « oublié de mentionner » trois biens immobiliers, une maison de 184 m2 dans l’Aveyron et deux appartements à Paris de 61 et 32 mètres carrés, ce que Mélenchon avait bien balancé dans Le JDD.
« J’ai effectué une rectification et la HATVP a considéré que les choses s’en arrêtaient là »
Heureusement, prise d’une soudaine remontée de mémoire subite, Nicole a ensuite tout rectifié auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie politique, une vitrine bidon pour faire croire à une transparence sur laquelle tout le monde s’assoit dans le monde politique, et la HATVP l’a absoute de son trou de mémoire.
Selon Mélenchon, Belloubet a autorisé son procès politique pour échapper à d’éventuelles poursuites de la justice après son départ du ministère. Ce serait une façon d’amadouer les magistrats. Une explication qui en vaut une autre, mais on rappelle que le syndicat de la Magistrature est très ancré à gauche... Comprenne qui pourra.
Sur France Inter ce même dimanche 15 septembre 2019, le jeune député LFI a dénoncé un « procès politique » et assuré que son patron avait des bonbons contre Belloubet :
« Jean-Luc Mélenchon était en colère, oui, ça s’est vu. Une fois qu’on a dit cela, qu’on a passé des heures d’images, est-ce qu’on peut interroger le fait générateur, interroger le deux poids, deux mesures ? N’y a-t-il pas dans ce pays un usage de la justice et de la police à des fins politiques ? La question mérite d’être posée. »
« Quand madame Belloubet dit que la justice est indépendante, elle fait de l’incantation. Elle sait qu’il y a dans ce pays une part de la justice qui est indépendante, mais pas toute : le parquet, lui, ne l’est pas. [...] Le procès en correctionnelle de Bobigny est une diversion pour faire oublier que sur le fond de l’affaire, il n’y a rien. »