« Je pense que Macron n’est pas le diable, il n’est pas non plus un ange »
Mercredi 16 décembre 2020, le réalisateur et acteur Mathieu Kassovitz se retrouve devant le jury des Grandes Gueules – un titre très surévalué – de RMC. Il était invité pour commenter ou expliquer sa phrase sur les actitivités culturelles qu’il avait jugées « pas essentielles » dans une interview précédente et là, plaf, il lance un nouveau pavé dans la mare.
« J’aime pas Macron, j’aime pas le Premier ministre, j’aime pas du tout le Premier ministre. Ce sont des ordures, ces gens-là, ce sont des gens qui n’ont rien compris, qui n’ont aucune empathie, qui ne font jamais évoluer la société. S’ils ne se font pas virer et remplacer par des gens qui ont une humanité en eux, on va aller nulle part. J’ai aucun soutien à ce gouvernement, je suis très fâché contre tous les gouvernements en général, celui-là aussi.
Sauf que, sauf que je vous rappelle juste que dans cette pandémie, je suis juste content parce que s’ils avaient ouvert les cinémas, s’ils avaient ouvert les restaurants, pour que l’économie aille mieux, pour qu’on vote pour eux, pour qu’on soit heureux, pour qu’on dise “ouah ils ont été super ils nous laissent sortir le soir”, et que mon père meurt, bordel de merde, je leur en voudrais. Et ce serait la même chose pour vous !
Donc, heureusement qu’ils ont fait fermer, qu’ils ferment les choses. C’est difficile pour nous tous, on est tous démoralisés, on a tous envie de sortir, on a tous envie de faire la fête, on ne peut pas, mais c’est pas à cause de Macron, c’est pas à cause de Castaner, c’est à cause de la façon dont nous on a accepté de gérer ce monde depuis les dernières 30 années. Depuis que j’ai 20 ans on me dit que le monde va mourir, ça fait 30 ans qu’on nous dit ça et on est en plein dedans ! »
Un Kassovitz très Great Reset
Pour comprendre la tournure d’esprit du jeune Kassovitz (« jeune » est ici une fonction sociale), il suffit de croiser son extraction, un fils de producteurs de cinéma, son élevage bourgeois, son socialo-sionisme et sa rebellitude (la chroniqueuse le qualifie de « dernier rebelle du cinéma ») qui équivaut à sa culpabilité de classe. Une fois qu’on a tout ça, on mélange, on secoue, et on obtient quelqu’un qui peut dire que le 11 Septembre est une arnaque, que la grande famille du cinéma est une bande de privilégiés qui broute (la subvention) sur la bête, mais qu’il trouve très bien la communication du gouvernement sur le Covid, qu’il comprend la fermeture des cinémas, par exemple, et la nouvelle société qui se profile. Et puis, le lendemain ou presque, il balance que les gouvernants à l’origine de la politique sanitaire sont des « ordures ». Même nous on ne va pas si loin dans l’invective.
« Vous voulez de l’assurance ? Allez travailler dans l’administration »
On reste concentrés sur les idées, par trop sur les hommes qui les portent, même si c’est important. On sait très bien que si, par malheur, Emmanuel Macron décédait des suites du Covid à cause par exemple de la saturation des services de réanimation, ou suite à une grève du personnel soignant sous-payé et sous-considéré par sa politique économico-sociale destructrice pour les services publics, que le Système nous le remplacerait en moins de deux, avec probablement un remplaçant encore pire que lui, une sorte de Macron mais ni fou ni rigolo, un Castex, un truc pas français ou pas humain pour deux sous. On pense, par exemple, pour retourner dans le sérieux, à une Christine Lagarde, qui coche toutes les cases mondialistes pour l’oligarchie en recherche d’un remplaçant, au cas où le petit dictateur exploserait en vol...
« Moi, je suis d’accord avec tout ce que fait le gouvernement pour nous protéger »
Ce qui est drôle avec Kassovitz, c’est qu’il flingue les gens de son propre camp, oligarchique donc. Un phénomène de révolte contre le père qui n’a pas encore été compris ou digéré par le cinéaste, qui approche quand même les 54 ans. Complotiste – ou lucide – sur le 11 Septembre, Kassovitz peut devenir le pire agent socialo-sioniste par ailleurs. Pour ceux qui s’intéressent en profondeur à cet attentat, on appelle ça une contradiction interne majeure. Mais l’inconscient sauve beaucoup de people, ou de bourgeois, qui pensent être à gauche et qui sont en réalité très à droite. Ils sont pour la gauche des valeurs, c’est-à-dire les antivaleurs, et la droite du travail. À ce titre, Kassovitz est clairement à l’opposé du schéma soralien. C’est peut-être pour ça qu’il s’entraîne à la boxe, pour défier le roi des dissidents.
« Je trouve ça très beau de voir tous ces gens-là, tout le monde avec des masques dans la rue, même si ça nous brise le cœur je trouve ça magnifique, que les gens le fassent, parce qu’on a tous conscience, c’est comme ça qu’on vit ! »
Heureusement, au milieu de ce fatras de contradictions (le mélange gauche des valeurs et droite du travail est très instable), Mathieu connaît des pics de lucidité. Quand Truchot lui demande s’il va se faire vacciner, voici la réponse du rebelle pro-Système :
« Moi, la vaccination ne me dérange pas en tant qu’adulte ; moi, la vaccination me dérange sur les enfants, parce que sur un corps qui est en train de se fabriquer, c’est... »