« Je sais à quel point le secteur culturel s’était préparé, que les artistes ont répété, que toutes les filières étaient mobilisées, que tout était prêt pour que les rideaux se lèvent et les écrans s’illuminent » (Jean Castex)
« Je suis consterné, abasourdi par cette décision, alors que nous avions pris des mesures sanitaires qui ont été saluées par tous » (Philippe Torreton)
Jean Dupontel-Castex a décidé (pas tout seul) le 15 décembre 2020 de ne pas rouvrir, comme prévu, les salles de cinéma, de spectacles et les musées. Le monde de la « culture » (on expliquera plus loin pourquoi on met des guillemets) a vivement réagi à ce qui est, pour beaucoup, un arrêt de mort, même si des moyens financiers ont été débloqués pour les intermittents, les producteurs et les artistes. Bref, pour l’instant, tous les projets sont gelés mais les professionnels sont payés à ne rien faire, sauf attendre. Et gueuler.
La culture est donc une fois de plus sacrifiée...
Combien d’artistes ne survivront pas ?
Combien d’acteurs de l’écosystème culturel ne s’en relèveront définitivement pas ?
Combien de jeunes vont abandonner leur rêve ?
Incomprehension, colère, pleurs
— Gautier CAPUÇON (@GautierCapucon) December 10, 2020
Pierre Niney a objectivement raison :
Franchement c’est dur de se dire que tous les commerces, avions, trains et grandes surfaces de France peuvent accueillir du public...
mais pas les cinémas et les théâtres qui ont fait tant d’efforts pour être des lieux irréprochables sanitairement...@R_Bachelot @EmmanuelMacron— Pierre Niney (@pierreniney) December 10, 2020
Et pour une fois, Coquerel n’a pas dit une connerie :
Nous n’avons aucune preuve qu’en fermant les lieux de culture le gouvernement sauve des vies humaines. Par contre nous avons la certitude qu’il est en train de tuer le monde de la culture #Castex18h #COVID19
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) December 10, 2020
Grand Corps Malade a répondu à sa façon à cette décision :
On le voit, quand on parle culture en France, il est presque uniquement question de culture de gauche. Ceux qui n’aiment pas le gauchisme – parce qu’on ne confond pas la gauche et le gauchisme, cette perversion de la gauche sociale – seraient tentés de ricaner en douce à ce bon tour du destin, cette gauche larmoyante qui donne des leçons à tout le monde, surtout aux mal-pensants, et qui se retrouve le cul dans l’eau, à chialer pour sa survie, elle qui est si souvent subventionnée par l’État, c’est-à-dire par tout le monde, même par les « cons », selon la définition de Charlie Hebdo.
« "La classe politique en général gagnerait beaucoup à fréquenter les lieux de culture. Ils mesureraient peut-être qu’on est aussi vital que le commerce du coin, ou la possibilité d’aller à la messe", lâche à son tour le directeur du théâtre de Chaillot, Didier Deschamps. "Les musées sont donc plus dangereux que les Galeries Lafayette ?", se révolte à son tour sur Twitter Oriane Beaufils, conservatrice des peintures au château de Fontainebleau. » (France Info)
Mais la culture n’est pas que de gauche, la musique n’est pas de gauche, la peinture n’est pas de gauche, on serait même tentés de dire qu’elles sont de droite, mais ça n’a pas plus de sens, sauf si on accole à la droite l’idée d’excellence, de sélection par le talent, l’élévation technique et spirituelle, parce qu’à un moment donné, on passe de la virtuosité au spirituel. Mais ne nous perdons pas.
La culture doit vivre, crient les uns, elle ne doit pas mourir, hurlent les autres. Qu’ils se rassurent, elle ne mourra pas. Ce qui se passe en ce moment est comme un grand incendie de forêt, allumé par des mains perverses, qui brûle tout ce qui est fragile, sec, le menu fretin de la culture, pour ne parler que d’elle. Un musicien reste musicien, même s’il ne joue pas en concert. Un peintre reste un peintre, même s’il ne vend pas. C’est donc la commercialisation de la culture qui est touchée, et une bonne partie de cette commercialisation est assurée par l’impôt.
Il y a une culture de service public et une culture privée, qui elle est habituée à jongler avec les circonstances pour survivre. Le covidisme aura montré une chose : il faut se désengager de la dépendance, surtout la dépendance publique. L’agression néolibérale mondialiste sous prétexte de protection sanitaire a mis au jour une société culturelle dépendante, demandeuse, quémandeuse. C’est l’occasion de changer, certains l’ont fait depuis longtemps, de tester de nouvelles formes d’approche du public.
Dans le domaine de l’information, c’est ce que fait E&R depuis 2007. Gagner un public, une légitimité, par le travail, le talent aussi, allons-y gaiement, tout ça avant l’effondrement de la presse mainstream auquel on assiste aujourd’hui. Une presse politique qui ne tient plus que par le bon gros milliard que l’État lui accorde chaque année, mais ça ne changera rien au résultat, à part un allongement de l’agonie. Une agonie commerciale, mais aussi morale, car comment peut-on faire de l’information alors qu’on dépend d’un État qui dépend lui de forces occultes ?
Finalement, la véritable culture, comme l’information, c’est ce qui reste, c’est ce qui survit à la tempête, ou à l’incendie, pour rester dans l’analogie précédente. Le cinéma français fait vivre 150 000 personnes, et on se rend compte qu’on peut très bien se passer de cinéma, surtout du cinéma dit français, ces mauvais films produits par la bien-pensance, ce croisement entre le CNC (devenu CNCIA pour image animée) et les réseaux de pouvoir à la fois économiques et communautaires.
S’il n’y avait tous ces emplois menacés, ces petites salles de spectacles qui souffrent, on applaudirait à l’incendie culturel covidien, à ce grand feu de brousse qui va tout régénérer. Et enseigner un début d’indépendance, par exemple politique, à tous les survivants. Mathieu Kassovitz, même s’il est fils de producteurs de cinéma, l’a dit à sa façon, mais comme souvent, il a été mal reçu.
Pour une fois qu’il ne disait pas de connerie ! (Bon, il défend Macron qui, à travers la Bachelot, a lâché un demi-milliard pour le monde de la culture, c’est-à-dire en gros la gauche caviar).
Il y a une culture de droite, mais elle ne se montre pas, ou ne se dit pas. Le message musclé d’Olivier Marchal au Martin Burger King de supermarché Omar Sy illustre cette fracture :
La lettre ouverte d'Olivier Marchal adressée à Omar Sy ⬇️ pic.twitter.com/GZsPPA0okl
— Vast Victor (@vast_victor) December 8, 2020
L’humoriste pas drôle Sophia Aram a lancé un appel à la réconciliation, car les Français, comme les Gaulois, surtout quand ils sont manipulés par des zizanistes, ont tendance à se « foutre sur la gueule » assez rapidement :
Agacée par les débats, @SophiaAram s’exprime dans #CàVous : « Ce virus en plus de toutes ces horreurs qu’il commet, il fait quelque chose de terrible. Il nous divise ! (…) Qu’on arrête de se foutre sur la g*eule ! » pic.twitter.com/8B3eYLEt4F
— C à vous / 6 À La Maison (@cavousf5) December 11, 2020
On ne va pas lancer un appel comme le font les appeleurs professionnels, ces pleurnicheuses de service de la gauche culturelle subventionnée (PSGCS), on va donc prier pour que les théâtre rouvrent rapidement et les salles de concert aussi, parce que sans la musique, eh bien les jeunes sont morts, et on n’a plus d’avenir. On ne résiste pas, parce que le scorpion finit toujours par piquer, à vous montrer un exemple de théâtre de gauche.
Spectacle #2
L’ENFILE INDIENNE #TwoBitesOrNotTwoBites pic.twitter.com/bx849UNDlQ
— Eva Иванова - (@spetsnagirl) December 11, 2020
Ce théâtre-là peut crever, l’autre non. En attendant la réouverture, voici une pièce pour gros beaufs avec Jean Le Poulain, le cauchemar de la gauche caviar (même si c’était un Rose-Croix).
Le Poulain interviewé par Brialy en 1984