Ce youtubeur fait un point sur l’ambiance en Afrique du Nord. On commence par le Maroc, qui subit les chances-pour-la-France venus du 9-3, et on passe à l’Algérie, qui subit la pression « culturelle » chinoise.
Même cirque en Thaïlande avec les racailles venues de France : on vous laisse imaginer l’image de notre pays dans ce « paradis » terrestre. Si on était cyniques, on dirait que les vacances des racailles à Pataya ou Phuket ça nous fait des vacances, mais on pense aux pauvres Thaïlandais qui subissent ces CPT (chances-pour-la-Thaïlande) au quotidien.
Passons à l’Algérie avec les conflits entre travailleurs locaux et entrepreneurs chinois. Attention : les commentaires des internautes relevés dans le sujet peuvent choquer.
Au-delà de ces chiffonnades entre pro et anti-Algériens, qu’ils soient français ou marocains, ou même algériens, au vu des informations contradictoires, on s’est posé la question : l’Algérie produit-elle assez de ciment pour ses propres constructions ?
La réponse est double : le contremaître chinois dans le doc (qui date de 2009) ne ment pas, le BTP algérien manque effectivement de ciment. Ceci dit, depuis 2020, le pays a mis les bouchées doubles sur deux axes, le public avec la production nationale (GICA), et le privé avec Lafarge, qui est passé chez les Suisses de Holcim.
Si le groupe suisse se plaint du manque de camions et d’infrastructures pour acheminer le ciment vers les ports, points de départ des exportations, la production globale a grimpé de 68 % entre 2021 et 2022, si l’on en croit les chiffres officiels.
Il y a une information qui résout la contradiction entre le manque de ciment sur place et les exportations en hausse : l’État algérien a besoin de devises (les recettes de la vente de gaz et de pétrole ont baissé de 16 % en 2023, faisant perdre 10 milliards de dollars sur un an), le ciment national est donc prioritairement exporté.
Le cas d’une production nationale qui part à l’étranger et qui manque sur place n’est pas nouveau.
Les famines politiques
On peut citer le déficit de blé soviétique des années 30 (d’où les famines en Ukraine et en Russie), dû en grande partie à un besoin de devises pour acheter des machines à l’Occident et pour développer l’industrie.
Il y a la famine irlandaise de 1845-1852 causée, en partie, par une maladie de la patate (le mildiou), mais plus sûrement par la politique des dirigeants anglais qui préféraient vendre la production à la France, grande consommatrice de patate britannique, plutôt que de nourrir une population qui était en plus anti-anglaise. D’une pierre, trois coups : un million de morts chez les pauvres d’Irlande, deux millions de déplacés (principalement vers les États-Unis), et un raffermissement de la domination de la Couronne.
Pour en revenir aux vidéos relativement caricaturales par rapport aux situations économiques réelles, aujourd’hui, le Maroc est en plein développement, tandis que l’Algérie piétine : ses importations augmentent en volume et en coût, tandis que les exportations (à 95 % de pétrole et de gaz) baissent en valeur, même si une hausse de la production a été décidée pour compenser la baisse générale des recettes.
En face, dénué de ressources naturelles énergétiques, le Maroc s’en sort mieux, en apparence : les investissements étrangers affluent, les grands projets sortent de terre pour l’horizon 2030 (date de la Coupe du monde de football au Maroc, en Espagne et au Portugal), le tourisme augmente, mais 40 % de la population se considère encore comme pauvre.