Marine Le Pen a rencontré ce lundi le président libanais. Ce premier entretien de la présidente du Front national avec un chef d’État étranger est destiné à soigner la crédibilité internationale de la candidate à deux mois du premier tour de la présidentielle française.
La présidente du Front national, dont toute la stratégie consiste à « dédiaboliser » son parti pour apparaître comme une présidente en puissance, n’avait encore jamais rencontré publiquement de chef d’État en exercice.
Lundi, elle s’est entretenue tour à tour avec le président libanais, l’ancien général chrétien Michel Aoun, et le Premier ministre sunnite, Saad Hariri. « Nous avons évoqué la longue et fructueuse amitié entre nos deux pays », a déclaré la dirigeante du Front national à l’issue d’une rencontre de trente minutes au palais présidentiel à Beyrouth.
Marine Le Pen a également affirmé avoir évoqué la crise des réfugiés syriens avec le président Aoun. Liban, qui compte quatre millions d’habitants, accueille environ un million de réfugiés syriens et doit faire face aux lourdes conséquences de la guerre qui ravage ce pays voisin depuis le soulèvement de mars 2011 contre le président syrien Bachar el-Assad.
Le Front national prône l’arrêt de toute immigration en France et la réduction drastique du nombre de réfugiés admis en France. La veille, Marine Le Pen avait estimé que la communauté internationale devait faire plus pour maintenir ces réfugiés dans des camps humanitaires au Liban.
La visite de Marine Le Pen se poursuivra mardi dans ce pays multiconfessionnel, où la candidate frontiste entend également rencontrer des autorités religieuses. Le Liban est le seul pays du Moyen-Orient à être traditionnellement dirigé par un président chrétien, mais les pouvoirs du chef de l’État libanais ont été rognés à la fin de la guerre civile (1975-1990). Le président Aoun est soutenu par le mouvement musulman chiite Hezbollah.