Extrait du rapprochement télévisuel entre le leader du Hezbollah et le gagnant des élections libanaises, le président Michel Aoun.
Habilement, Nasrallah utilise la légitime résistance à l’occupation israélienne (au sud) pour continuer le combat à l’intérieur du Liban, ce que le président Aoun ne peut contester, son armée n’étant pas à la hauteur de cette tâche.
Au-delà de la différence religieuse entre les deux hommes, la différence entre Aoun et Nasrallah se situe au niveau de l’autorité : légitime pour le premier, naturelle pour l’autre.
Aoun, l’homme de la France et des occidentaux parce que chrétien lors du conflit libanais des années 1988-1989 (la résistance du général Aoun face à l’invasion syrienne), se retrouve face à celui qui a résisté à l’agression israélienne, tout en tendant la main à Bachar al-Assad. Un schéma extrêmement compliqué pour le nouveau président. La guerre semble plus simple que la politique...
Quelqu’un a dit un jour que le Liban, cet État multiconfessionnel en équilibre fragile depuis des décennies, était le laboratoire du monde pour ce qui concerne la réconciliation, politique, religieuse, et militaire. Du sort du Liban dépendrait celui du monde...
Voilà pourquoi le Liban est précieux.