Conviée lundi matin [8 octobre 2018] à Rome par le syndicat italien, l’Union générale du travail (UGL), à participer à une conférence avec le ministre de l’Intérieur et leader de la Lega, Matteo Salvini, la chef de file du Rassemblement national en a profité pour adresser ce qui s’apparente à une fin de non recevoir à l’ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon.
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« Bannon n’est pas issu d’un pays européen, il est Américain, a attaqué Marine Le Pen lors de sa conférence commune avec le patron de la Lega, sans que la question lui soit pourtant directement posée. Il a suggéré la création d’une fondation qui vise à ouvrir aux partis souverainistes des études, des sondages, des analyses. Mais la force politique qui naîtra des élections en Europe c’est nous, et nous seuls, qui la structurerons. Car nous sommes attachés à notre liberté et à notre souveraineté. C’est nous qui construirons la force politique qui vise à sauver l’Europe. Que les choses soient extrêmement claires sur le sujet. »
Une sortie à laquelle Matteo Salvini a clairement opiné de la tête.
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Pas certain que cette clarification soit du goût de tous au sein du Rassemblement national. Outre Jérôme Rivière, membre du bureau national du parti, qui n’a jamais caché sa proximité avec le conseiller américain, le député RN des Pyrénées-Orientales, Louis Aliot, avait aussi pris fait et cause pour Steve Bannon au mois de septembre dans une interview accordée à L’Opinion. « Il a fait gagner Trump et si demain il peut nous aider à faire de même […] nous adhérerons très certainement à son projet. » Un projet, un mois plus tard, on ne peut moins certain.