Dans une grande interview donnée à l’hebdomadaire Le Point, l’ancien Premier ministre et ex-socialiste remet de l’huile sur le feu intercommunautaire. Comme s’il était mandaté pour cela par des puissances occultes, ou supérieures. Car cet homme, qui ne pèse plus rien en termes politiques, est soudain propulsé au devant des médias et occupe à lui tout seul le terrain de tout un parti. Mais quel est ce parti ?
C’est le Parti sioniste français, si l’on peut dire. Et Manuel Valls ne s’en cache pas. Une parole islamophobe raciste est lâchée en France, il en a l’autorisation, et il est encore plus virulent depuis qu’il n’a plus sa toge de ministre. C’est désormais par lui que passent les injonctions du « hard sionisme » national. Qui n’a plus rien à voir avec la gauche, à la base pourtant de la formation du Catalan.
Parce que le journaliste en face du politique est important, c’est Laureline Dupont, chef du service politique du Point, qui a mené l’entretien. La valeur n’attend pas le nombre des années mais nous avons été surpris par l’attrribution d’un poste aussi stratégique à une personne aussi jeune, la trentaine débutante. Laureline a fait son mémoire de fin d’études sur Manuel Valls en 2010 avec un reportage intitulé « Manuel Valls, le fossoyeur des éléphants ».
Quand on parcourt l’article daté du 12 octobre 2017, on est surpris par le fait que la journaliste va dans le même sens que Valls, pourtant très décrié à cause de ses propos outranciers. Cela ne semble pas gêner le chef du service politique, qui défend son vis-à-vis : ici, elle évoque les « ruades sordides de Mélenchon », là elle parle d’un « Valls, grand prince ». Si ce n’est de l’amour, c’est de la collusion !
Valls, l’homme qui voulait importer la guerre israélienne en France
Concrètement, Valls martèle ses thèmes de prédilection, ou plutôt son obsession, car tout revient toujours à Israël :
« Ses thèmes adorés : identité, laïcité, islam politique, terrorisme, antisémitisme »
Soit exactement la chaîne des amalgames de la droite atlanto-sioniste dure...
Valls, malgré son ultracommunautarisme assumé, voulait rassembler (« moi aussi je veux rassembler »), dit-il ; malheureusement, « nous sommes en guerre contre le terrorisme ». Donc il lui faudra diviser... pour exister. La pureté de son combat est à ce prix ! La suite est particulièrement inquiétante, quand on connaît les employeurs du député de l’Essonne :
« Soit vous pensez que c’est un mauvais moment, soit vous pensez qu’on est vraiment en guerre et que, parce que c’est une guerre idéologique, le combat va être beaucoup plus long, beaucoup plus difficile. Et donc, pour s’extirper de cela, il faut mener le combat partout et le nommer. »
Ce combat, qui ressemble à une croisade, une croisade contre les musulmans, cette forêt qui se cache derrière l’arbre islamiste dans l’esprit de Valls, on a l’impression qu’il le mène aussi contre la France et les Français. Les électeurs l’ont rejeté, les gens le conspuent quand ils le croisent dans la rue. Il y a quelque chose de l’ordre du rejet organique, parce que cet homme porte des paroles de guerre, de séparatisme, de fin du vivre-ensemble, ce miracle français.
Valls, dans cette interview, nomme clairement ceux qu’il entend défendre.
« Derrière toutes ces attaques, Israël apparaît. Que vient faire Israël dans une lettre sur la Nouvelle-Calédonie ? Les militants de la France insoumise publient des photos de moi avec des ministres israéliens, mais évidemment ils ne publient pas des photos de moi avec le leader du Parti travailliste, car tout cela mettrait en cause leurs propres thèses. Qui sont exactement les thèses de Soral ! L’antisémitisme est le lien entre tous ces gens-là... »
C’est justement le discours que tiennent les dirigeants de l’extrême droite israélienne. On ne sent pas vraiment le travaillisme – c’est-à-dire le socialisme à l’ancienne – dans les expressions de Valls ! À croire qu’il est allé serrer la main du leader de la gauche israélienne uniquement pour réparer son image de sioniste ultra...
Tout l’article est à l’avenant et ne parle que de ça : l’antisémitisme. Jusqu’à la nausée, comme si Valls était un juif persécuté pour ses idées, pour sa confession ! Tout y passe :
Il a vu dans sa ville les croyants caillassés par des gamins sur le chemin de la synagogue. Il a remarqué les paraboles poussant sur les toits des immeubles et permettant la diffusion dans les salons de France de la série égyptienne « Le cavalier sans monture », qui s’inspire des « Protocoles des sages de Sion », célèbre faux document de la littérature antijuive.
« Malek Boutih a raison quand il dit que l’antisémitisme est le sujet »
Un homme seul, déconsidéré, impopulaire, agressif, mais soutenu par un réseau surpuissant, voilà la réalité politique de Manuel Valls aujourd’hui. Obligé de durcir son message – de guerre, jamais de paix, tout le monde l’aura noté – pour exister, et pour satisfaire aux exigences de ses employeurs. Pourquoi fait-il tout ça pour eux ? Qu’a-t-il à y gagner ? Il ne sera jamais président, jamais populaire. C’est la question qui se pose quand on connaît la transformation idéologique depuis son entrée au Parti socialiste, quand il était encore de gauche, social et pro-palestinien.