Manuel Valls a appelé vendredi soir « à reconstruire une grande partie de la République » après les attentats de Paris, tout en réitérant son rejet de toute « excuse » vis-à-vis des jeunes basculant dans le jihadisme et les attentats.
Le Premier ministre, qui s’était jusqu’ici largement gardé de placer le débat sur la société française, a estimé que les attentats revendiqués par l’organisation État islamique et commis notamment par des citoyens français, appelaient à « un sursaut, à un sursaut républicain majeur ».
« Il faut reconstruire une grande partie de la République », a affirmé M. Valls lors d’un dialogue avec des citoyens et des élus dans sa ville d’Evry (Essonne) dans la banlieue parisienne, appelant notamment à « reconstruire patiemment l’école de la République » et à ce « que chacun trouve sa place dans la société ».
Le Premier ministre a répondu à un début de controverse, apparue notamment à gauche ou au sein des associations de défense des droits de l’Homme, sur une réponse du gouvernement qui serait trop sécuritaire et attentatoire aux libertés. « Il n’y a pas d’un côté une réponse sécuritaire, et de l’autre une réponse sociale ou une réponse qui protégerait les libertés », a-t-il affirmé. « C’est une vision qui est dangereuse car elle nous affaiblit », selon M. Valls, qui s’est défendu de tout « discours bushiste » après que l’exécutif ait parlé de « guerre ».
« Nous avons une seule réponse, et c’est la République », a-t-il lancé, appelant également à « une force morale nouvelle, une capacité de se dépasser, de se sublimer ».