La situation est sous contrôle et les autorités redoublent de vigilance. C’est le message que Philippe Riffaut, préfet-délégué pour la sécurité des aéroports de Roissy et du Bourget a tenu à faire passer ce vendredi en convoquant la presse. Entouré des responsables de la sûreté et d’ADP, il a tenu à dissiper les fantasmes et à mettre les points sur les « i ».
86 000 badges passés au crible. Sur 100 000 salariés de l’aéroport, 86 000 sont détenteurs d’une autorisation spéciale pour travailler « coté piste », autrement appelée la zone réservée. Cette autorisation est renouvelée tous les ans ou tous les trois ans après enquête. « Les 86 000 détenteurs de cette autorisation seront révisés », annonce Philippe Riffaut. A commencer, sans surprise, par les sociétés de sûreté et leurs 5 000 salariés. Chacun d’entre eux verra son nom repassé aux fichiers police et gendarmerie afin de vérifier si, depuis la dernière délivrance du badge, il a fait l’objet d’une condamnation. La préfecture a en outre un lien « quotidien » avec la DGSI, les renseignements intérieurs et sait qui est fiché S. Ce signalement vise celles et ceux dont les activités politiques, la radicalité religieuse ou le hooliganisme peuvent être une menace pour l’État. Aucun renfort n’est prévu pour cette nouvelle mission, qui, espère le préfet, pourra être achevée « en quelques semaines ». Les délais d’instruction devraient rester les mêmes, environ 3 mois.
Cinq badges ont été retirés cette semaine (15 en tout depuis janvier, et 57 ont vu leur demande de badge refusée). « Il ne faudrait pas que sous couvert de précautions légitimes en matière de sécurité, on oublie les droits de la défense, les intéressés doivent savoir ce qu’on leur reproche pour pouvoir s’expliquer », réagit Eric Moutet, avocat de salariés restés sur le carreau plusieurs semaines à cause de suspicions.