Un accord belgo-belge a finalement été trouvé sur le CETA, ce traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. Les entités fédérées sont parvenues à dégager une position commune au sein du comité de concertation. Certains grincent déjà des dents.
« Ce qu’on a pu obtenir, c’est important pour les Wallons et pour tout le monde », a réagi Paul Magnette à la sortie du Lambermont.
Cet accord ne fait pas le bonheur de tout le monde, en particulier au sein du parti Ecolo. Alors que Zakia Khatabi, coprésidente des Verts, se félicitait ce matin encore de la résistance de Paul Magnette, Christos Doulkeridis n’a pas mâché ses mots à l’égard du ministre-président wallon.
« Hier Che, aujourd’hui Alexis, Magnette est redevenu un gentil Popol bien rentré dans le rang. Bien joué Reynders qui va le flatter », a commenté sur Twitter le président du groupe Ecolo au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Pour lui, le CETA « nécessitait une négociation profonde ne pouvait pas être obtenu dans une négociation intra belge en quelques heures ».
Charles Michel : « Le CETA n’a pas changé d’une virgule »
Le traité de libre-échange avec le Canada (CETA) constitue « une norme de droit international à laquelle nous n’avons pas touché une virgule », a indiqué jeudi à la Chambre le Premier ministre Charles Michel précisant qu’un « instrument d’interprétation partagée » produira ses effets, à l’issue de la concertation intra-belge proposée aux autres parties à la négociation.
À cela s’ajoutent 35 déclarations, du Conseil, du Conseil et de la Commission, des Etats-membres qui « engageront ceux qui les ont exprimées », a ajouté M. Michel interrogé par huit députés après l’accord intervenu jeudi midi lors du comité de concertation réunissant l’ensemble des entités du pays.
« Je suis content, c’est un bon accord, c’est positif pour notre économie », s’est réjoui le Premier ministre.
L’accord tombé ce jeudi entre les différentes entités du pays sur le CETA était « nécessaire pour que la Belgique reste un pays ouvert sur les plans économique, international et diplomatique », s’est félicité Charles Michel à la Chambre.
Le Premier ministre a également appelé les parlements des entités fédérées à approuver l’accord. « Il est important que les parlements des entités fédérées se réunissent ce vendredi pour entériner le texte », a-t-il dit.
« Merci Paul »
Alors que PS et cdH, qui composent la majorité wallonne qui a repoussé cet accord jusqu’à ce qu’il soit corrigé, se sont abstenus de toute intervention jeudi à la Chambre, Ecolo et le PTB n’ont pas hésité à regretter l’issue des négociations. Benoît Hellings (Ecolo) s’est dit « un peu douché » par l’annonce de la signature prochaine d’un accord après que le gouvernement Magnette avait suscité un « immense espoir » dans la société civile. Il a demandé que les différents parlements puissent disposer de quatre jours pour débattre d’un accord renégocié pendant quatre jours.
Raoul Hedebouw (PTB) s’est dit déçu par l’absence de réponse sur ce qui avait fait évoluer un dossier qui a mobilisé les citoyens en dépit des fortes pressions exercées par l’Union européenne.
« Merci Paul », s’est exclamé Dirk Van der Maelen (sp.a) selon qui le ministre-président wallon a réussi à forcer un débat sur la manière de réorganiser la mondialisation. Le député socialiste flamand a exigé un débat à la Chambre sur l’accord intra-belge, à l’instar de ce qu’organiseront les parlements des entités fédérées.
Wouter De Vriendt (Groen) s’est montré plus nuancé que son collègue d’Ecolo en soulignant qu’il faudrait à l’analyse mesurer l’impact juridique de l’accord et, notamment, ce qu’il était advenu des tribunaux d’arbitrage. « Aujourd’hui, je suis fier d’être Belge », a-t-il cependant laisser échapper.
Félicitant le Premier ministre, le chef de groupe Open Vld Patrick Dewael a lui exhorté à plus de politiques exclusives communautaires afin que certaines entités ne puissent plus à l’avenir « prendre en otage » des décisions européennes selon un « modèle confédéral européen » qu’il convient de dépasser.
Pour le Premier ministre, le CETA a été l’occasion d’un nouveau débat à la Chambre jeudi après-midi. « Nous continuerons à travailler sur le TTIP », a renchéri Richard Miller (MR), insistant sur la nécessité d’une « transparence des documents ».
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