Le sulfureux financier est accusé d’avoir participé à l’extorsion de Yomi Rodrig, un riche financier suisse, en 2015. Il avait déjà été condamné en 2017 pour sa participation à la fraude au marché des quotas d’émission de dioxyde de carbone.
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La cour a pris sa décision après dix heures de délibéré. Le procureur avait requis seize ans de réclusion à l’encontre de l’homme d’affaires. Selon l’accusation, Arnaud Mimran, 49 ans, aurait été « le concepteur et le chef d’orchestre » de l’extorsion d’un richissime financier suisse auquel il avait donné rendez-vous à Paris le 15 janvier 2015.
Présent sur le lieu de rendez-vous – où Arnaud Mimran ne s’est pas rendu –, le trader suisse avait été enlevé par quatre hommes encagoulés et conduit dans un appartement du nord de Paris. Ses geôliers lui avaient fait acheter, pour quelques millions d’euros de titres d’une société de droit américain, une « coquille vide » sans valeur, détenue de fait par Arnaud Mimran.
Grand banditisme
Le trader avait été libéré après presque six jours de séquestration. Arnaud Mimran avait lui aussi été séquestré, vingt-quatre heures après le trader suisse, mais, selon l’accusation, il s’agissait d’une « mise en scène » pour faire craquer le financier suisse.
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Arnaud Mimran aurait dû, lui aussi, comparaître libre après avoir fini, au début de mai, de purger sa peine de huit ans de prison pour une vaste escroquerie à la « taxe carbone », mais il a été mis en examen et incarcéré en avril dans deux dossiers anciens : l’enquête sur l’assassinat en 2011 de son ex-beau-père, le milliardaire Claude Dray, et celle sur le meurtre en 2010 d’une autre figure de l’affaire de la taxe carbone, Samy Souied. Arnaud Mimran nie toute implication dans ces deux dossiers.